Il était travailleur
D’une usine tout proche
Sans peur et sans reproche.
Il travaillait gaiement
Pour sa femme et sa fille
Qui l’aimaient tendrement
Et qui étaient toute sa vie.
Hélas, très alarmants,
De nombreux bruits de guerre
Venant des allemands
Résonnaient aux frontières.
Un matin de printemps,
Voilà les troupes d’Hitler
Qui franchissent la frontière
Lourds de leurs armements.
Ce fut l’occupation,
Les nombreuses restrictions.
Il y eut des sabotages
Et des prises d’otages.
Les uns restèrent bien cois
Acceptant leur misère,
Se demandant pourquoi
Il fallait qu’ils subissent
Affronts et misère
De ces boches en colère.
D’autres, avec gaîté,
Allaient en profiter,
Pour faire sans gloire
Leur affreux commerce noir.
Certains, qui n’ont plus rien,
Se disent, il faudra bien
Aller avec espoir
Vers le travail obligatoire.
Enfin ceux, qui sans hésiter,
Par conviction, par cupidité,
Souvent par méchanceté,
Se vendent aux allemands,
Font chasse aux résistants
Et deviennent bientôt
Des sbires de l’occupant.
Mais revenons enfin,
À notre travailleur
Dont la présence sans fin
De ces vils occupants
Apporte un grand malheur
Et fait de ses enfants
Des esclaves pour longtemps
Il va se rapprocher
D’autres, bien animés,
Pour aider les alliés
A venir libérer
Le pays occupé.
Et comme son employeur
Travaille pour les allemands
Et pour leur armement,
Il va, les défier,
Voler des documents
Secrets et importants,
Et puis les envoyer
Au pays allié
Il ira même un jour
S’envoler pour Londres,
Revenir parachuté
Après un court séjour
En chevalier de l’ombre
Aider les résistants
À nuire à l’occupant.
Mais hélas un beau jour
Il sera dénoncé,
Il sera arrêté.
Et puis emprisonné.
Au début du séjour,
On lui fera la cour
pour connaître ses complices.
Il fera sacrifice
De jamais dénoncer,
De ne jamais trahir,
De se taire, de souffrir
Et même d’être martyr.
Et puis finalement,
Le corps tout en sang
Il sera ramené
Sans autre ménagement
Dans un local glacé
Où il souffrira tant
Mais en étant content
Que son réseau persiste
A faire ce qui consiste
Pour chasser l’occupant
Et aider les alliés
À rendre la liberté
Aux peuples opprimés
Et puis ce cruel occupant
L’enverra dans un camp
Dont nul vraiment ne sort.
Car on sait que ce camp
Est un camp de la mort,
Où malgré qu’il a mal
Il rendra le moral
A tous ces camarades
Qui luttent contre la mort,
Contre le mauvais sort,
En étant décidé
De se voir libéré.
Puis un jour espéré,
Viendront les alliés
Pour le libérer,
Lui permettre de rentrer
Retrouver sa famille
Pour une nouvelle vie
Et ou, il oubliera
son service comme A.R.A.
C’est le récit véridique
D’un gars de Belgique
Tout fier de son drapeau
Qu’il voit flotter bien haut.
Qui fut vite reconnu
Comme un vrai militaire.
Qui s’était bien battu
Pendant l’horrible guerre,
En étant un agent
Du Service de Renseignement
Et d’Action, et se souvenant,
Qu’étant rentré vivant,
Il devait penser à ceux Décédés sans espoir,
Et rester fidèle
Au Devoir de Mémoire.
André MAILLARD
(08-07-2008)