par André Maillard, ARA du Réseau Clarence
Pas longtemps après mon début d’activité dans les services du renseignement étant étudiant à l’Institut Saint Aubain de Namur, je fus appelé chez le Frère Directeur pour m’entendre dire que le résistant pris par l’ennemi était torturé puis fusillé ou envoyé dans un camp de concentration qui n’était autre qu’un camp de la mort. Pourquoi cet entretien ? Avait-il reçu la mission de me sonder ? Je n’en sais rien mais ma réponse fut brève : oui Cher Frère !
Cet entretien fût concluant car un jour de 1943, il me confia un pli à remettre à un contact à la halte de la gare de Ronet dans un bureau précis. Pour y aller, je devais traverser les voies du chemin de fer.
Le lieu convenu en vue, je me trouve nez à nez en présence de deux civils, facilement identifiables avec leur gabardine de cuir noir et chapeau feutré. Parlant français, ils m’interpellent : police allemande ! ils voulaient connaître la raison de ma présence ici. Avec aplomb, je leur répondis que j’habitais le long du chemin de fer et que mes parents étaient partis ce matin-là en oubliant de me confier la clé. Je ne pouvais dés lors que rentrer par le jardin. J’habitais réellement le long de la ligne 130 Namur- Charleroi. Voyant que j’étais étudiant, ils me laissèrent partir non sans m’avoir signifié que je n’avais plus à passer par là. Ils ne songèrent pas à examiner le contenu de mon cartable où ils auraient trouvé les cartes d’Etat Major destinées aux Alliés . Je m’encouru conscient que je venais d’échapper au pire.
J’avais raconté cela au chef de la brigade des recherches de la gendarmerie qui constituait les dossiers des inciviques chez moi en vue des sanctions à infliger à la libération.
Namur libérée, je fus invité à aller à la prison de Namur en vue de reconnaître les deux policiers qui m’avaient interpellé mais devant tous ces traîtres à la mine déconfite qui attendaient en rang leur départ pour le Palais de Justice situé dans la ville, il ne me fut pas possible de les reconnaître avec certitude. Ce fait s’était déroulé il y a plus d’un an, et j’avais vécu d’autres moments tout aussi intenses.
Quelques jours plus tard, j’appris que douze d’entre eux avaient été fusillés sur les remparts de la Citadelle.-
Pas longtemps après mon début d’activité dans les services du renseignement étant étudiant à l’Institut Saint Aubain de Namur, je fus appelé chez le Frère Directeur pour m’entendre dire que le résistant pris par l’ennemi était torturé puis fusillé ou envoyé dans un camp de concentration qui n’était autre qu’un camp de la mort. Pourquoi cet entretien ? Avait-il reçu la mission de me sonder ? Je n’en sais rien mais ma réponse fut brève : oui Cher Frère !
Cet entretien fût concluant car un jour de 1943, il me confia un pli à remettre à un contact à la halte de la gare de Ronet dans un bureau précis. Pour y aller, je devais traverser les voies du chemin de fer.
Le lieu convenu en vue, je me trouve nez à nez en présence de deux civils, facilement identifiables avec leur gabardine de cuir noir et chapeau feutré. Parlant français, ils m’interpellent : police allemande ! ils voulaient connaître la raison de ma présence ici. Avec aplomb, je leur répondis que j’habitais le long du chemin de fer et que mes parents étaient partis ce matin-là en oubliant de me confier la clé. Je ne pouvais dés lors que rentrer par le jardin. J’habitais réellement le long de la ligne 130 Namur- Charleroi. Voyant que j’étais étudiant, ils me laissèrent partir non sans m’avoir signifié que je n’avais plus à passer par là. Ils ne songèrent pas à examiner le contenu de mon cartable où ils auraient trouvé les cartes d’Etat Major destinées aux Alliés . Je m’encouru conscient que je venais d’échapper au pire.
J’avais raconté cela au chef de la brigade des recherches de la gendarmerie qui constituait les dossiers des inciviques chez moi en vue des sanctions à infliger à la libération.
Namur libérée, je fus invité à aller à la prison de Namur en vue de reconnaître les deux policiers qui m’avaient interpellé mais devant tous ces traîtres à la mine déconfite qui attendaient en rang leur départ pour le Palais de Justice situé dans la ville, il ne me fut pas possible de les reconnaître avec certitude. Ce fait s’était déroulé il y a plus d’un an, et j’avais vécu d’autres moments tout aussi intenses.
Quelques jours plus tard, j’appris que douze d’entre eux avaient été fusillés sur les remparts de la Citadelle.-