quand … l'Armée de l'Ombre … se fait connaître !
Quelques 18.000 agents du Renseignement et de l'Action travaillaient en Belgique et à l'étranger, c'est-à-dire autant qu'une division ou même un corps d'armée. Jour après jour, cette énorme cinquième colonne creusait, telle des taupes, des galeries sous les pieds de l'occupant.
Quelques 18.000 agents du Renseignement et de l'Action travaillaient en Belgique et à l'étranger, c'est-à-dire autant qu'une division ou même un corps d'armée. Jour après jour, cette énorme cinquième colonne creusait, telle des taupes, des galeries sous les pieds de l'occupant.
Il arrive régulièrement que des journalistes et des auteurs interprètent erronément des événements de la dernière guerre parce qu'ils négligent le rôle et le fonctionnement des services secrets belges de l'époque. On confond tout aussi fréquemment les réseaux et les missions des services du Renseignement et de l'Action avec les organisations de la résistance armée.
L'octroi du statut d'agent du Renseignement et de l'Action a pu éviter toute forme d'influences politiques ou autres. Ce fait est d'autant plus étonnant dans le contexte de l'après-guerre où des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes se découvrirent subitement une vocation tardive de résistant ou même d'agent du renseignement. Soixante pour cent des demandes de reconnaissance furent refusées (Soit 45.000 demandes, 18.000 reconnues, 27.000 non reconnues).
L'Union des Services du Renseignement et de l'Action (U.S.R.A.) groupe les survivants des réseaux clandestins belges de la guerre 40-45, ainsi que les veuves et les orphelins des agents exécutés ou morts d'épuisement dans les camps de concentration. La dénomination "Service du Renseignement et de l'Action (S.R.A.)" ne couvre pas un groupement ou une organisation particulière. Elle désigne globalement les différents réseaux de Services Spéciaux.
Ces réseaux travaillaient pour les État-Majors alliés dans les domaines suivants :
- le renseignement militaire, économique et politique : réseaux Clarence, Luc-Marc, Zéro, etc … ;
- le sabotage : réseaux Luc, Groupe G., etc …
- l'évasion d'aviateurs, d'agents et de volontaires : réseaux Luc, Zéro, Comète, Pat O'Lary, etc ...
- la contre-propagande : réseaux Carol, Samoyède, etc …
- la lutte contre la déportation des travailleurs et contre la livraison de produits : réseaux Socrate, Baboon-Othello, Manfriday, etc …
- les liaisons par radio et par voies terrestres ou aériennes en faveur des réseaux ;
- l'instruction à la guérilla au sein de certains mouvements de résistance armée tels que l'Armée Secrète et le Front de l'Indépendance ;
- les observations météorologiques et diverses autres activités en faveur des armées alliées.
Les Agents du Renseignement et d'Action (A.R.A.) étaient parachutés ou débarqués par avion ou bateau, la nuit et en civil, ou recrutés sur le terrain. Les premiers réseaux entraient en action dés le début de l'occupation.
Tous les Agents reconnus ont eu une activité militaire réelle et quotidienne en territoire occupé. Ils ont reçu après la guerre la reconnaissance légale de leurs mérites par l'attribution du titre d' "Agent du Renseignement et de l'Action" (Arrêté-loi du 1er sept. 1944 relatif aux Agents du Renseignement et de l'Action, paru au Moniteur Belge du 15 oct. 1944, complété et remplacé par l'Arrêté-loi du 16 février 1946, paru au Moniteur Belge du 27 mars 1946).
Un nombre restreint d'A.R.A. (5.111 agents) ont été nommés à des grades militaires. Il ne s'agit pas d'assimilations mais de grades au sein de l'Armée, attribués avec une extrême parcimonie : des officiers (1.538 dont 1x Colonel et 6x Lieutenant-Colonel, 50x Major, 1.291x Lieutenant et Sous-Lieutenant) et des sous-officiers (3.573 dont une majorité d'Adjudant). Il faut préciser que de ces 5.111 agents ayant obtenu un grade militaire, 2.434 agents ont été nommés à titre posthume (619 officiers et 1.815 sous-officiers).
Les 12.889 autres personnes qui ont participé d'une façon régulière et importante à l'activité des Agents du Renseignement et de l'Action ont été reconnues Auxiliaires de Première ou de Deuxième Classe.
Il est évident que la majorité des agents qui ont survécu à la guerre sont décédés depuis lors. Beaucoup sont morts prématurément car la plupart de ceux qui ont séjourné dans les camps de concentration en sont revenus grands invalides.
Le titre d' A.R.A. ou d' Auxiliaire n'a été accordé qu'après examen sévère des mérites de guerre de l'intéressé qui devait justifier d'une participation active et importante aux opérations clandestines, car la simple "affiliation" à un mouvement de résistance ne suffisait pas pour pouvoir obtenir cette reconnaissance.
Les Agents et les Auxiliaires n'ont reçu cette reconnaissance que pour une période strictement limitée à leur participation personnelle et directe aux opérations des services secrets. Ce temps de présence au combat leur est reconnu légalement comme "service au front". Seul le statut de S.R.A. accorde cette qualité (article 8 de l'Arrêté-loi du 16 février 1946).
Le détenteur d'un titre d' A.R.A. peut prouver cette qualité par les inscriptions sur sa "Carte de Combattant", le document officiel établi par le Ministère de la Défense Nationale qui mentionne les dates de début et de fin de l'activité aux S.R.A.. Le titulaire possède en outre les brevets de nomination d'Auxiliaire ou d'Agent des S.R.A., qualités qui ne peuvent être confondues entr'elles ou avec d'autres titres de la Résistance.
Le titre d'Agent et d'Auxiliaire des Services du Renseignement et de l'Action n'atteste donc pas de l'appartenance à un groupement déterminé, mais reflète la qualité exceptionnelle des services rendus. Toute personne dont l'activité clandestine répondait aux critères sévères du statut des S.R.A. a pu se faire reconnaître comme Agent du Renseignement et de l'Action ou comme Auxiliaire.
L'association regroupant les Agents du Service de Renseignement et d'Action a été fondée à Bruxelles le 30 sept. 1945, et les statuts de l'asbl ont été publiés au Moniteur Belge du 1er déc. 1945 dans les deux langues nationales. Le 25 février 1998, l'Union des Services de Renseignement et d'Action obtenait de sa majesté le Roi Baudouin le statut de ROYALE Union des Services de Renseignement et d'Action (R.U.S.R.A.).
Les derniers statuts modifiés en fonction de l'Arrêté Royal du 26 juin 2003 ont été approuvés le 28 juillet 2005 et publiés au Moniteur Belge le 27 octobre 2005.
L'asbl porte le n° 410 841 718 et a son siège social rue du Châtelain 46, 1050 Bruxelles, à la Maison des Parachutistes.
La R.U.S.R.A. compte en janvier 2008, ± 250 membres effectifs et autant de sympathisants en règle de cotisation.
Nous invitons le lecteur qui se retrouverait dans ces lignes à se faire connaître en nous adressant un courriel : rusra-kuiad@skynet.be
Vous êtes un époux, une épouse, un enfant, un descendant d'un Agent, devenez membre sympathisant en contactant notre secrétariat par courriel.
N.B. :
La R.U.S.R.A. est une association qui vit. Chaque année de nombreux sympathisants nous rejoignent.
Les jeunes de moins de vingt ans sont également invités à devenir membres sympathisants.
Par leur adhésion, ils s'engagent à défendre le Devoir de Mémoire des Agents des Services du Renseignement et de l'Action. Des conditions particulières leur sont consenties.