par André Maillard, ARA du Réseau Clarence
Il marche dans la nuit, l’oreille aux aguets, attentif au moindre bruit, il sait que la mort peut survenir à tout instant. Dans le lointain, il voit le but de sa longue marche à travers la campagne : la ferme où il est attendu, où il avalera rapidement un potage chaud tandis qu'un enfant de la ferme monte au grenier, ouvre la lucarne et scrute l'horizon. Puis un résistant, sorti de la pénombre, entre et se borne à dire "c'est le moment". Oui c'est le moment de se diriger, là-bas, vers la prairie où, déjà, quelques hommes balisent une piste où dans quelques minutes viendra se poser un petit avion de la R.A.F. ou Royal Air Force, guidé par les feux allumés au dernier moment. C'est un moment crucial car le bruit du moteur qui tourne n'est pas imperceptible.
Rapidement, il traverse l'espace qui le distance de l'appareil, grimpe à bord, lance un signe d'adieu et l'avion décolle pour rejoindre la Grande-Bretagne. Dans la carlingue, il fait froid : un des deux aviateurs lui tend une couverture et ils attendent l'arrivée avec l'espoir qu'un chasseur allemand ne les repère et ne les abattent dans les eaux glacées de la manche. Puis, c’est l'atterrissage, la prise en charge par les alliés, tandis qu'il peut se dire "ouf, mission accomplie" tout en remettant les documents pour lesquels il a risqué sa vie.
Mais à Londres, il n' a pas le temps de s'amuser ; déjà il faut se livrer à des exercices pénibles pour préparer son retour sur la terre belge, muni de consignes pour la résistance en vue de favoriser la victoire finale. Et déjà on ajuste un parachute sur son dos, on lui donne les dernières consignes et il grimpe dans la carlingue de l'avion qui va le parachuter. Il fait toujours froid, le temps d'avaler une gorgée de café chaud et voilà la lumière verte qui s'allume, signe que c'est le moment de sauter. Même crainte, pendant qu'il se balance doucement il se demande qui l'attendra : des résistants ou une arme allemande pointée vers lui ? Même scénario, le gamin une fois encore aux aguets dans son grenier, une soupe chaude avalée rapidement et le rendez-vous avec les dirigeants de la Résistance qui l'attendent avec impatience.
Malheureusement, à côté d'un Agent du Renseignement et de l'Action qui vient de remplir une mission avec succès, combien y en a-t-il d'autres qui n'ont pas eu cette chance. Arrêtés par la gestapo, torturés, puis envoyés en camp de concentration, morts de faim, de froid, de maladie où sous la torture, ils se sont éteints dans la clandestinité la plus totale. A ceux-là,nous avons le devoir de penser, nous avons un devoir de mémoire car c'est à leur sacrifice que nous devons notre liberté. Et comment mieux remplir notre devoir de mémoire qu'en rejoignant, comme membre sympathisant les associations de résistants dont, notamment la Royale Union des Services du Renseignement et de l'Action (R.U.S.R.A.). C'est là tout ce que nous pouvons encore faire pour eux. Et c'est mieux que de les plonger dans l'oubli.-
Il marche dans la nuit, l’oreille aux aguets, attentif au moindre bruit, il sait que la mort peut survenir à tout instant. Dans le lointain, il voit le but de sa longue marche à travers la campagne : la ferme où il est attendu, où il avalera rapidement un potage chaud tandis qu'un enfant de la ferme monte au grenier, ouvre la lucarne et scrute l'horizon. Puis un résistant, sorti de la pénombre, entre et se borne à dire "c'est le moment". Oui c'est le moment de se diriger, là-bas, vers la prairie où, déjà, quelques hommes balisent une piste où dans quelques minutes viendra se poser un petit avion de la R.A.F. ou Royal Air Force, guidé par les feux allumés au dernier moment. C'est un moment crucial car le bruit du moteur qui tourne n'est pas imperceptible.
Rapidement, il traverse l'espace qui le distance de l'appareil, grimpe à bord, lance un signe d'adieu et l'avion décolle pour rejoindre la Grande-Bretagne. Dans la carlingue, il fait froid : un des deux aviateurs lui tend une couverture et ils attendent l'arrivée avec l'espoir qu'un chasseur allemand ne les repère et ne les abattent dans les eaux glacées de la manche. Puis, c’est l'atterrissage, la prise en charge par les alliés, tandis qu'il peut se dire "ouf, mission accomplie" tout en remettant les documents pour lesquels il a risqué sa vie.
Mais à Londres, il n' a pas le temps de s'amuser ; déjà il faut se livrer à des exercices pénibles pour préparer son retour sur la terre belge, muni de consignes pour la résistance en vue de favoriser la victoire finale. Et déjà on ajuste un parachute sur son dos, on lui donne les dernières consignes et il grimpe dans la carlingue de l'avion qui va le parachuter. Il fait toujours froid, le temps d'avaler une gorgée de café chaud et voilà la lumière verte qui s'allume, signe que c'est le moment de sauter. Même crainte, pendant qu'il se balance doucement il se demande qui l'attendra : des résistants ou une arme allemande pointée vers lui ? Même scénario, le gamin une fois encore aux aguets dans son grenier, une soupe chaude avalée rapidement et le rendez-vous avec les dirigeants de la Résistance qui l'attendent avec impatience.
Malheureusement, à côté d'un Agent du Renseignement et de l'Action qui vient de remplir une mission avec succès, combien y en a-t-il d'autres qui n'ont pas eu cette chance. Arrêtés par la gestapo, torturés, puis envoyés en camp de concentration, morts de faim, de froid, de maladie où sous la torture, ils se sont éteints dans la clandestinité la plus totale. A ceux-là,nous avons le devoir de penser, nous avons un devoir de mémoire car c'est à leur sacrifice que nous devons notre liberté. Et comment mieux remplir notre devoir de mémoire qu'en rejoignant, comme membre sympathisant les associations de résistants dont, notamment la Royale Union des Services du Renseignement et de l'Action (R.U.S.R.A.). C'est là tout ce que nous pouvons encore faire pour eux. Et c'est mieux que de les plonger dans l'oubli.-