dimanche 30 novembre 2008

116-am : Vie et mort des cloches de nos églises

par André Maillard, ARA du Réseau Clarence

Qu’elles soient de nos villes ou de nos villages, les cloches rythment notre quotidien. Elles portent des noms. Elles sont fêtées et toute la communauté vibre avec elles.

Elles sonnent gaiement pour le baptême des nouveaux nés. Elles sonnent pour l’appel à la prière et aux messes. Elles sonnent pour les mariages des jeunes. Elles sonnent aussi bien tristement le glas pour annoncer le départ d’un des nôtres ou une catastrophe.

Les cloches constituent un peu les messages S.M.S. de jadis … même si elles continuent de sonner faisant partie d’un appel que nous n’entendons plus.

Durant la guerre, tout le quotidien vivait au seul rythme du son des cloches jusqu’au jour où les unes après les autres, elles se sont tues. Que se passait-il ? L’ennemi les volait pour les fondre et les transformer en armes. Des cloches symboles de paix étaient mises au service de la guerre et plongeaient nos régions dans le silence, provocant la désorganisation et l’absence de rythme quotidien.

Si le souvenir de ces événements reste ancré dans la mémoire de ceux qui les ont vécus, n'est-il pas important aujourd’hui de penser aux hommes de l’ombre qui se sont battus contre l’envahisseur, telles des taupes.

En étroite collaborations avec les Etats Majors alliés, les agents des Services du Renseignement et de l'Action ont oeuvré à cette libération. Beaucoup sont décédés en mission parce que l’ennemi avait bien vite réalisé que ces hommes de l’ombre sapaient la base de son effort de guerre.

Torturés, fusillés, morts de faim, de froid, et d'épuisement, ou morts des suites des mauvais traitements subis dans les camps de l’ennemi, et une fois rentrés au pays, des séquelles contractées pendant leur internement, … nous leur devons d'avoir apporté une aide immense à la Libération. N'oublions jamais que s'il n'y avait pas eu ces combattants-là, notre vie eût été tout autre aujourd’hui.

C'est pourquoi nous avons l'impérieux devoir de garder intact le souvenir et d'en informer notre jeunesse en participant au Devoir de Mémoire. Et pourquoi ne pas adhérer comme sympathisant à une association patriotique ? Voilà un acte concret d’engagement.-