Il était travailleur
D’une usine tout proche
Sans peur et sans reproche.
Il travaillait gaiement
Pour sa femme et sa fille
Qui l’aimaient tendrement
Et qui étaient toute sa vie.
Hélas, très alarmants,
De nombreux bruits de guerre
Venant des allemands
Résonnaient aux frontières.
Un matin de printemps,
Voilà les troupes d’Hitler
Qui franchissent la frontière
Lourds de leurs armements.
Ce fut l’occupation,
Les nombreuses restrictions.
Il y eut des sabotages
Et des prises d’otages.
Les uns restèrent bien cois
Acceptant leur misère,
Se demandant pourquoi
Il fallait qu’ils subissent
Affronts et misère
De ces boches en colère.
D’autres, avec gaîté,
Allaient en profiter,
Pour faire sans gloire
Leur affreux commerce noir.
Certains, qui n’ont plus rien,
Se disent, il faudra bien
Aller avec espoir
Vers le travail obligatoire.
Enfin ceux, qui sans hésiter,
Par conviction, par cupidité,
Souvent par méchanceté,
Se vendent aux allemands,
Font chasse aux résistants
Et deviennent bientôt
Des sbires de l’occupant.
Mais revenons enfin,
À notre travailleur
Dont la présence sans fin
De ces vils occupants
Apporte un grand malheur
Et fait de ses enfants
Des esclaves pour longtemps
Il va se rapprocher
D’autres, bien animés,
Pour aider les alliés
A venir libérer
Le pays occupé.
Et comme son employeur
Travaille pour les allemands
Et pour leur armement,
Il va, les défier,
Voler des documents
Secrets et importants,
Et puis les envoyer
Au pays allié
Il ira même un jour
S’envoler pour Londres,
Revenir parachuté
Après un court séjour
En chevalier de l’ombre
Aider les résistants
À nuire à l’occupant.
Mais hélas un beau jour
Il sera dénoncé,
Il sera arrêté.
Et puis emprisonné.
Au début du séjour,
On lui fera la cour
pour connaître ses complices.
Il fera sacrifice
De jamais dénoncer,
De ne jamais trahir,
De se taire, de souffrir
Et même d’être martyr.
Et puis finalement,
Le corps tout en sang
Il sera ramené
Sans autre ménagement
Dans un local glacé
Où il souffrira tant
Mais en étant content
Que son réseau persiste
A faire ce qui consiste
Pour chasser l’occupant
Et aider les alliés
À rendre la liberté
Aux peuples opprimés
Et puis ce cruel occupant
L’enverra dans un camp
Dont nul vraiment ne sort.
Car on sait que ce camp
Est un camp de la mort,
Où malgré qu’il a mal
Il rendra le moral
A tous ces camarades
Qui luttent contre la mort,
Contre le mauvais sort,
En étant décidé
De se voir libéré.
Puis un jour espéré,
Viendront les alliés
Pour le libérer,
Lui permettre de rentrer
Retrouver sa famille
Pour une nouvelle vie
Et ou, il oubliera
son service comme A.R.A.
C’est le récit véridique
D’un gars de Belgique
Tout fier de son drapeau
Qu’il voit flotter bien haut.
Qui fut vite reconnu
Comme un vrai militaire.
Qui s’était bien battu
Pendant l’horrible guerre,
En étant un agent
Du Service de Renseignement
Et d’Action, et se souvenant,
Qu’étant rentré vivant,
Il devait penser à ceux Décédés sans espoir,
Et rester fidèle
Au Devoir de Mémoire.
André MAILLARD
(08-07-2008)
dimanche 30 novembre 2008
129-am : Poème : l'orage et le chêne
L’orage tonne au loin
Bien au-delà de Vedrin,
Le ciel devient tout noir
Comme si c’était le soir.
Et la foudre a touché
Un chêne centenaire
Qui avant de tomber
Se souvient de la guerre
Qu’il a subie naguère.
Mais avant de tomber,
Il revoit son passé
Et des moments heureux
Où des amoureux
Venaient graver un cœur
Pour dire leur ardeur.
Et la cloche de sonner
Pour annoncer au monde
Qu’un enfant nous est né
Et viendra égayer
Tant de gens à la ronde.
Il revoit, désespoir,
Passer le corbillard
D’un brave que la guerre
A conduit au cimetière
Car revoici la guerre
Avec toutes ses misères.
Il regarde défiler
Autant de réfugiés
Qui fuient l’ennemi
De nos pays conquis,
Et qui, évacués
Se sont fait mitrailler.
Il sent encore ses branches
A moitiés décharnées
Soutenir les corps
De soldats suppliciés.
Il voit ce résistant
Caché derrière son tronc
Attendre patiemment
Le passage d’un camion
Conduit par un allemand
Qu’il va exécuter
Avant de s’en aller.
Mais seule la foudre
Pouvait en décider,
De le faire tomber
Electrocuté.
C’est l’histoire pénible
D’un chêne centenaire
Qui finit sa carrière
Pendant une guerre horrible.
(André Maillard 08-0702)
Bien au-delà de Vedrin,
Le ciel devient tout noir
Comme si c’était le soir.
Et la foudre a touché
Un chêne centenaire
Qui avant de tomber
Se souvient de la guerre
Qu’il a subie naguère.
Mais avant de tomber,
Il revoit son passé
Et des moments heureux
Où des amoureux
Venaient graver un cœur
Pour dire leur ardeur.
Et la cloche de sonner
Pour annoncer au monde
Qu’un enfant nous est né
Et viendra égayer
Tant de gens à la ronde.
Il revoit, désespoir,
Passer le corbillard
D’un brave que la guerre
A conduit au cimetière
Car revoici la guerre
Avec toutes ses misères.
Il regarde défiler
Autant de réfugiés
Qui fuient l’ennemi
De nos pays conquis,
Et qui, évacués
Se sont fait mitrailler.
Il sent encore ses branches
A moitiés décharnées
Soutenir les corps
De soldats suppliciés.
Il voit ce résistant
Caché derrière son tronc
Attendre patiemment
Le passage d’un camion
Conduit par un allemand
Qu’il va exécuter
Avant de s’en aller.
Mais seule la foudre
Pouvait en décider,
De le faire tomber
Electrocuté.
C’est l’histoire pénible
D’un chêne centenaire
Qui finit sa carrière
Pendant une guerre horrible.
(André Maillard 08-0702)
128-am : La libération de Namur ... et après ?
LE JOUR DE LA LIBÉRATION A NAMUR ET APRES ?
Jour d'allégresse et jour de joie ?
Pas pour tout le monde !
par André MAILLARD, ARA du Réseau Clarence
Et enfin voici venir la Libération. Et dans de telles heureuses circonstances, le bouche à oreille fonctionne très vite tel un tam tam qui résonne parmi les ruines.
Ainsi donc, voilà nos libérateurs entrés à Namur peu après un dernier accrochage avec une poignée de Résistants Place Falmagne à Salzinnes, Vite, il faut aller à Namur pour les applaudir.
Sans plus attendre, me voilà parti. Pas facile car le pont sur la Sambre qui relie Salzinnes au centre ville a sauté. Ce qu’il en reste, ce sont les rails du tram de la ligne 5 maintenus tordus par leurs billes qui baignent dans le fleuve pour remonter de l’autre côté. Le passage relève de l’exploit du funambule mais je suis jeune : je passerai.
Lorsque j’arrive en courant devant la gare, les Alliés sont à l’arrêt bloqués par une foule immense qui aurait été bien plus dense encore si un peu avant, la ville de Namur n’avait été bombardée avec plus de quatre cents morts.
La liesse est grande, les femmes, souvent jeunes, grimpées sur les véhicules, embrassent les soldats, d’autres dansent gaiement, ou virevoltent en folles farandoles, certains ont même amené la bonne bouteille soigneusement conservée.
Pourtant, je n’éprouve nulle envie de me joindre à cette folle ambiance. Je suis là sur le trottoir face à l’hôtel de Flandre. Je scrute dans le détail les personnes de ce groupe exubérant. Je reconnais incidemment l’ un ou l’autre et je me demande quels sont ceux, de bonne conscience, qui viennent fêter la fin de tant d’années de misères, d’années perdues, d’années à attendre, parfois en écoutant en sourdine la BBC, d’années à se demander s’il y aura à manger le lendemain … Ces gens au cœur qui éclate de joie sont avides des libertés et des sécurités enfin retrouvées, certains avec l’espoir du retour prochain d’un être cher. Mais sont là aussi ceux qui regrettent la fin des années grasses, la fin du commerce noir : ils n’ont qu’un sourire amer aux lèvres.
Peut- être suis-je devenu taiseux, restant à l’écart de toute festivité comme pendant la guerre où il fallait se protéger de tout et de tous, en somme rester une taupe entre quelques taupes … se taire pour éviter de dire ce qu’il ne faut pas et rester sur ses gardes pour sa sécurité et celle des autres.
Je suis reparti passant devant la demeure du gouverneur Bovesse et là, je me souviens m’être dit : « pourquoi tant de barbarie dans ce monde ? ».
Quelques semaines plus tard, j’assiste une fois encore à des scènes d’une rare exaltation et de bonheur intense. C’est le retour de nos prisonniers militaires libérés de leur stalag (camp de soldats) ou de leur oflag (camp pour officiers). Puis c’est le retour des prisonniers politiques sortis des camps de concentration telles des épaves humaines n’ayant même plus la force de sourire mais ayant eu le courage de résister à l’anéantissement pour venir s’éteindre chez eux parmi les leurs lentement et sans bruit.
Avec les dernières luttes, viendra le drame des bombes volantes, de l’offensive des Ardennes, du plan Marchal aidant l’Allemagne à se reconstruire (nous manquons de tout chez nous aussi, alors chez eux, le charbon devient indispensable), les grandes décisions politiques mondiales provoqueront la guerre froide, tandis que la construction du mur de la honte entre les deux Allemagne à Berlin séparera les familles.
Et notre beau pays, qu’est-il devenu ? Notre pays Belgique, pour la liberté duquel tant de femmes et d’hommes se sont battus et sont morts à cause de tous les sévices subits, s’efforcent d’oublier la guerre, ses souffrances, et ses victimes. Ils oublient tellement qu’aujourd’hui, il se murmure du bout des lèvres un vague Devoir de Mémoire envers ces Combattants. Ce pays va-t-il continuer à vivre dans l’indifférence comme si rien ne s’était passé en 1940-45 ?
Rejoignons les rangs de nos Anciens Combattants. Faisons-nous membre d’une association patriotique, rien qu’une seule, celle où nous en connaissons un que nous croisons de temps à autres et à qui nous n’avons jamais adressé la parole. Aidons-les à nous livrer leurs expériences en les assistant à témoigner avec les moyens modernes de communication ? Allons au-delà des silences du passé. Ce sont les fondations de notre immeuble Belgique que nous allons découvrir tout à côté de nous.
Alors, se souvenant du passé, nous pourrons nous tourner vers un avenir de paix. C’est une paix gagnée au prix du sang. C’est une paix qui devient civisme et respect dans l’exemple. C’est le respect du don de soi pour les générations futures. C’est notre génération qui en hérite et la transmet. Devenons les nouveaux anciens combattants pour la paix.-
par André MAILLARD, ARA du Réseau Clarence
Et enfin voici venir la Libération. Et dans de telles heureuses circonstances, le bouche à oreille fonctionne très vite tel un tam tam qui résonne parmi les ruines.
Ainsi donc, voilà nos libérateurs entrés à Namur peu après un dernier accrochage avec une poignée de Résistants Place Falmagne à Salzinnes, Vite, il faut aller à Namur pour les applaudir.
Sans plus attendre, me voilà parti. Pas facile car le pont sur la Sambre qui relie Salzinnes au centre ville a sauté. Ce qu’il en reste, ce sont les rails du tram de la ligne 5 maintenus tordus par leurs billes qui baignent dans le fleuve pour remonter de l’autre côté. Le passage relève de l’exploit du funambule mais je suis jeune : je passerai.
Lorsque j’arrive en courant devant la gare, les Alliés sont à l’arrêt bloqués par une foule immense qui aurait été bien plus dense encore si un peu avant, la ville de Namur n’avait été bombardée avec plus de quatre cents morts.
La liesse est grande, les femmes, souvent jeunes, grimpées sur les véhicules, embrassent les soldats, d’autres dansent gaiement, ou virevoltent en folles farandoles, certains ont même amené la bonne bouteille soigneusement conservée.
Pourtant, je n’éprouve nulle envie de me joindre à cette folle ambiance. Je suis là sur le trottoir face à l’hôtel de Flandre. Je scrute dans le détail les personnes de ce groupe exubérant. Je reconnais incidemment l’ un ou l’autre et je me demande quels sont ceux, de bonne conscience, qui viennent fêter la fin de tant d’années de misères, d’années perdues, d’années à attendre, parfois en écoutant en sourdine la BBC, d’années à se demander s’il y aura à manger le lendemain … Ces gens au cœur qui éclate de joie sont avides des libertés et des sécurités enfin retrouvées, certains avec l’espoir du retour prochain d’un être cher. Mais sont là aussi ceux qui regrettent la fin des années grasses, la fin du commerce noir : ils n’ont qu’un sourire amer aux lèvres.
Peut- être suis-je devenu taiseux, restant à l’écart de toute festivité comme pendant la guerre où il fallait se protéger de tout et de tous, en somme rester une taupe entre quelques taupes … se taire pour éviter de dire ce qu’il ne faut pas et rester sur ses gardes pour sa sécurité et celle des autres.
Je suis reparti passant devant la demeure du gouverneur Bovesse et là, je me souviens m’être dit : « pourquoi tant de barbarie dans ce monde ? ».
Quelques semaines plus tard, j’assiste une fois encore à des scènes d’une rare exaltation et de bonheur intense. C’est le retour de nos prisonniers militaires libérés de leur stalag (camp de soldats) ou de leur oflag (camp pour officiers). Puis c’est le retour des prisonniers politiques sortis des camps de concentration telles des épaves humaines n’ayant même plus la force de sourire mais ayant eu le courage de résister à l’anéantissement pour venir s’éteindre chez eux parmi les leurs lentement et sans bruit.
Avec les dernières luttes, viendra le drame des bombes volantes, de l’offensive des Ardennes, du plan Marchal aidant l’Allemagne à se reconstruire (nous manquons de tout chez nous aussi, alors chez eux, le charbon devient indispensable), les grandes décisions politiques mondiales provoqueront la guerre froide, tandis que la construction du mur de la honte entre les deux Allemagne à Berlin séparera les familles.
Et notre beau pays, qu’est-il devenu ? Notre pays Belgique, pour la liberté duquel tant de femmes et d’hommes se sont battus et sont morts à cause de tous les sévices subits, s’efforcent d’oublier la guerre, ses souffrances, et ses victimes. Ils oublient tellement qu’aujourd’hui, il se murmure du bout des lèvres un vague Devoir de Mémoire envers ces Combattants. Ce pays va-t-il continuer à vivre dans l’indifférence comme si rien ne s’était passé en 1940-45 ?
Rejoignons les rangs de nos Anciens Combattants. Faisons-nous membre d’une association patriotique, rien qu’une seule, celle où nous en connaissons un que nous croisons de temps à autres et à qui nous n’avons jamais adressé la parole. Aidons-les à nous livrer leurs expériences en les assistant à témoigner avec les moyens modernes de communication ? Allons au-delà des silences du passé. Ce sont les fondations de notre immeuble Belgique que nous allons découvrir tout à côté de nous.
Alors, se souvenant du passé, nous pourrons nous tourner vers un avenir de paix. C’est une paix gagnée au prix du sang. C’est une paix qui devient civisme et respect dans l’exemple. C’est le respect du don de soi pour les générations futures. C’est notre génération qui en hérite et la transmet. Devenons les nouveaux anciens combattants pour la paix.-
127-am : Buchenwald et ses kommandos
par André MAILLARD, ARA du Réseau Clarence
Beaucoup de personnes ont la vision d’un camp de concentration totalement clos dans lequel on entre par la grande porte et ne sort jamais si ce n’est par la cheminée … Buchenwald, la vallée des hêtres ! Il n’en est rien. Mais avant d’en parler, rappelons l’origine de ce camp.
Sa construction est envisagée en 1936 et sa réalisation en 1937. Au départ, il est destiné à recevoir les opposants au régime hitlérien. Les premiers occupants sont allemands : communistes, francs-maçons, homosexuels, tziganes, catholiques, protestants et juifs. Les 149 premiers occupants y arrivent le 19 juillet 1937, suivis rapidement par des opposants au régime hitlérien, Les droits communs appelés les triangle verts à cause de ce signe qu’ils portent sur leur vêtement sont chargés par des S.S. (Schutzstaffelns, pour escadrons de protection) d’opérer les exterminations des personnes incarcérées. C’est avec l’arrivée des détenus étrangers civils et militaires que le camp prend des proportions gigantesques jusqu’en avril 1945. C’est en 1939 que l’on commence la construction des fours crématoires.
L’augmentation croissante des effectifs du camp nécessite la formation d’équipes qui vont prendre en charge l’organisation et la survie du camp. Ces équipes prendront le nom de kommandos. Au-delà des équipes chargées des préoccupations internes du camp, il y aura aussi les équipes externes. Elles sortiront du camp pour exécuter les travaux directement liés à l’industrie de guerre, d’autres participeront à l’extraction de la pierre, d’autres encore construiront une ligne de chemin de fer, et d’autres enfin seront affectés au percement de tunnels destinés au montage des bombes volantes (V1 et V2) ou à l’exploitation souterraine de mines de cuivre (malachite). Certains kommandos seront affectés au déblaiement des ruines résultants des bombardements Alliés …
Parmi les détenus qui sortent du camp en kommandos de travail, il y ceux qui restent sur le territoire contrôlé par le commandant du camp. Ils sont utilisés en moyenne (11) onze heures par jour pour un travail très dur qui se fait souvent dans des conditions inhumaines par tous les temps et sans aucune protection ni tenue adaptées. Ces hommes doivent soulever des blocs de pierre et les transporter rapidement sous les coups de cravache, l’estomac tenaillé par la faim et dans un grand état d’épuisement. On comprend que ces hommes soient rapidement victimes d’infections pulmonaires graves. D’autres kommandos se rendent dans les usines toutes proches contrôlées par les S.S. comme la D.A.W. (équipements militaires), GUSTLOFF (fusils), Firma JUNKER (techniques sous-terraines de forage ).
A côté de ces kommandos rentrant au camp principal il y a ceux qui sont transférés loin de Buchenwald. Ils sont regroupés dans des camps secondaires. Leur mission consiste à répondre à la forte demande de main-d’œuvre dans les entreprises contrôlées par les S.S., mais aussi dans des entreprises industrielles privées comme IG-Farben, BMW, Junker …
Certains sont envoyés à Cologne pour désamorcer des bombes non explosées ou réparer des wagons endommagés, mais aussi d’autres à Duisbourg, à Essen, Halberstadt, Schert, etc …
On comptera jusqu’à 186 kommandos. Dans ceux-ci, nous trouverons des Résistants qui vont tout mettre en œuvre pour ralentir le travail et le saboter, chacun selon ses moyens et ses compétences. Tous font le maximum pour ne pas se faire prendre pour éviter la condamnation à mort.
Si la vie semble tant soit peu plus facile au sein de certains kommandos, tous ne peuvent que constater leurs morts, soit d’épuisement, soit de faim, ou malheureusement tombés sous les bombes des Alliés. On constate même des victimes dans le camp de Buchenwald, où tombent des bombes destinées aux usines environnantes.
Notre but est d’évoquer l’existence de kommandos extérieurs. Nous n’avons dés lors pas évoqué les meurtres, les coups mortels, les exécutions sommaires, la faim, le froid, la maladie, les expériences médicales pratiquées par des médecins devenus bourreaux. Ce sont toutes les souffrances des détenus venus d’Allemagne et de tous les pays occupés à qui la fumée des crématoires rappellera continuellement qu’ils sont là pour être exterminés.
Il y a des actes d’égoïsme mais aussi un grand nombre d’actes de solidarité qui permettent à pas mal de détenus de survivre.
Au début de mon texte j’écris qu’on rentre dans le camp de Buchenwald par la grande porte pour en sortir par la cheminée. C’était là les atroces perspectives d’un régime impitoyable et meurtrier. Mais l’impensable est arrivé : la perte de la guerre, la fin d’un empire allemand qui n’a pas réussi sa domination du monde : le Reich (royaume) s’est effondré.
Pris par la peur que les preuves de leurs bas instincts ne soient connus, et dans la crainte d’être détenus à leur tour et de devoir rendre des comptes, les S.S. décideront d’évacuer le camp de Buchenwald en plein hiver au début 1945. A ce moment, l’effectif des détenus n’est plus que de 21.500. Et dire qu’il a dépassé le nombre de 86.000 dont 56.000 ont été exterminés.
Plusieurs camps évacuèrent à peu près au même moment malgré les efforts des détenus pour retarder cette évacuation en espérant la libération par les Alliés Américains et Russes. Beaucoup ont été contraints à partir. Marcher, … marcher parfois pendant 10 jours, affamés, épuisés, les malades qui s’arrêtaient étaient de suite abattus par les S.S. que la défaite rendait de plus en plus furieux. Nombreux sont ceux qui tombèrent à quelques heures de leur libération.
Note :
Les souffrances atroces infligées à ces détenus doivent nous rappeler que nombreux sont ceux qui ont perdu la vie à Buchenwald pour avoir refusé la domination allemande et contribué à l’effort des Alliés pour nous rendre la liberté.
Parmi eux de nombreux Agents du Service du Renseignement et de l’Action pour lesquels nous vous invitons à soutenir le DEVOIR de MEMOIRE en devenant membre sympathisant à la R.U.S.R.A., Royale Union des Services du Renseignement et de l’Action.
Beaucoup de personnes ont la vision d’un camp de concentration totalement clos dans lequel on entre par la grande porte et ne sort jamais si ce n’est par la cheminée … Buchenwald, la vallée des hêtres ! Il n’en est rien. Mais avant d’en parler, rappelons l’origine de ce camp.
Sa construction est envisagée en 1936 et sa réalisation en 1937. Au départ, il est destiné à recevoir les opposants au régime hitlérien. Les premiers occupants sont allemands : communistes, francs-maçons, homosexuels, tziganes, catholiques, protestants et juifs. Les 149 premiers occupants y arrivent le 19 juillet 1937, suivis rapidement par des opposants au régime hitlérien, Les droits communs appelés les triangle verts à cause de ce signe qu’ils portent sur leur vêtement sont chargés par des S.S. (Schutzstaffelns, pour escadrons de protection) d’opérer les exterminations des personnes incarcérées. C’est avec l’arrivée des détenus étrangers civils et militaires que le camp prend des proportions gigantesques jusqu’en avril 1945. C’est en 1939 que l’on commence la construction des fours crématoires.
L’augmentation croissante des effectifs du camp nécessite la formation d’équipes qui vont prendre en charge l’organisation et la survie du camp. Ces équipes prendront le nom de kommandos. Au-delà des équipes chargées des préoccupations internes du camp, il y aura aussi les équipes externes. Elles sortiront du camp pour exécuter les travaux directement liés à l’industrie de guerre, d’autres participeront à l’extraction de la pierre, d’autres encore construiront une ligne de chemin de fer, et d’autres enfin seront affectés au percement de tunnels destinés au montage des bombes volantes (V1 et V2) ou à l’exploitation souterraine de mines de cuivre (malachite). Certains kommandos seront affectés au déblaiement des ruines résultants des bombardements Alliés …
Parmi les détenus qui sortent du camp en kommandos de travail, il y ceux qui restent sur le territoire contrôlé par le commandant du camp. Ils sont utilisés en moyenne (11) onze heures par jour pour un travail très dur qui se fait souvent dans des conditions inhumaines par tous les temps et sans aucune protection ni tenue adaptées. Ces hommes doivent soulever des blocs de pierre et les transporter rapidement sous les coups de cravache, l’estomac tenaillé par la faim et dans un grand état d’épuisement. On comprend que ces hommes soient rapidement victimes d’infections pulmonaires graves. D’autres kommandos se rendent dans les usines toutes proches contrôlées par les S.S. comme la D.A.W. (équipements militaires), GUSTLOFF (fusils), Firma JUNKER (techniques sous-terraines de forage ).
A côté de ces kommandos rentrant au camp principal il y a ceux qui sont transférés loin de Buchenwald. Ils sont regroupés dans des camps secondaires. Leur mission consiste à répondre à la forte demande de main-d’œuvre dans les entreprises contrôlées par les S.S., mais aussi dans des entreprises industrielles privées comme IG-Farben, BMW, Junker …
Certains sont envoyés à Cologne pour désamorcer des bombes non explosées ou réparer des wagons endommagés, mais aussi d’autres à Duisbourg, à Essen, Halberstadt, Schert, etc …
On comptera jusqu’à 186 kommandos. Dans ceux-ci, nous trouverons des Résistants qui vont tout mettre en œuvre pour ralentir le travail et le saboter, chacun selon ses moyens et ses compétences. Tous font le maximum pour ne pas se faire prendre pour éviter la condamnation à mort.
Si la vie semble tant soit peu plus facile au sein de certains kommandos, tous ne peuvent que constater leurs morts, soit d’épuisement, soit de faim, ou malheureusement tombés sous les bombes des Alliés. On constate même des victimes dans le camp de Buchenwald, où tombent des bombes destinées aux usines environnantes.
Notre but est d’évoquer l’existence de kommandos extérieurs. Nous n’avons dés lors pas évoqué les meurtres, les coups mortels, les exécutions sommaires, la faim, le froid, la maladie, les expériences médicales pratiquées par des médecins devenus bourreaux. Ce sont toutes les souffrances des détenus venus d’Allemagne et de tous les pays occupés à qui la fumée des crématoires rappellera continuellement qu’ils sont là pour être exterminés.
Il y a des actes d’égoïsme mais aussi un grand nombre d’actes de solidarité qui permettent à pas mal de détenus de survivre.
Au début de mon texte j’écris qu’on rentre dans le camp de Buchenwald par la grande porte pour en sortir par la cheminée. C’était là les atroces perspectives d’un régime impitoyable et meurtrier. Mais l’impensable est arrivé : la perte de la guerre, la fin d’un empire allemand qui n’a pas réussi sa domination du monde : le Reich (royaume) s’est effondré.
Pris par la peur que les preuves de leurs bas instincts ne soient connus, et dans la crainte d’être détenus à leur tour et de devoir rendre des comptes, les S.S. décideront d’évacuer le camp de Buchenwald en plein hiver au début 1945. A ce moment, l’effectif des détenus n’est plus que de 21.500. Et dire qu’il a dépassé le nombre de 86.000 dont 56.000 ont été exterminés.
Plusieurs camps évacuèrent à peu près au même moment malgré les efforts des détenus pour retarder cette évacuation en espérant la libération par les Alliés Américains et Russes. Beaucoup ont été contraints à partir. Marcher, … marcher parfois pendant 10 jours, affamés, épuisés, les malades qui s’arrêtaient étaient de suite abattus par les S.S. que la défaite rendait de plus en plus furieux. Nombreux sont ceux qui tombèrent à quelques heures de leur libération.
Note :
Les souffrances atroces infligées à ces détenus doivent nous rappeler que nombreux sont ceux qui ont perdu la vie à Buchenwald pour avoir refusé la domination allemande et contribué à l’effort des Alliés pour nous rendre la liberté.
Parmi eux de nombreux Agents du Service du Renseignement et de l’Action pour lesquels nous vous invitons à soutenir le DEVOIR de MEMOIRE en devenant membre sympathisant à la R.U.S.R.A., Royale Union des Services du Renseignement et de l’Action.
Seuls, nous ne pouvons rien car les préoccupations de la vie nous font vite oublier ces héros. Ensemble, nous pouvons défendre les valeurs de liberté de nos héros en souscrivant au Devoir de Mémoire.-
126-am : Hitler : chronologie et croquis du dictateur
par André MAILLARD, A.R.A. du Réseau Clarence
Né le 20 avril 1889 à Braunau-am-Inn (Autriche-Hongrie ), Hitler est intégré en 1911 dans l’armée allemande. Il est blessé pendant la guerre 14-18 et acquiert le grade de caporal. Brillant orateur, il adhère au Parti Ouvrier allemand où il rencontre Hermann Göring (Rosenheim 12.01.1893 + 15.10.1946 Nurenberg) et Ernst Roehm (Munich 28.11.1887 - + Munich 02.01.1934).
Chef de Parti National des Ouvriers depuis 1921, il participe en 1923 à Munich à un putsch qui échouera et lui vaudra 5 ans de prison. C’est là qu’il va écrire Mein Kampf. Chef du parti nazi en 1923, il s’attache les services de Heinrich-L. Himmler. Ernst Roehm exilé en Bolivie rentrera en Allemagne en 1930 pour être assassiné le 2 janvier 1934 à Munich dans la prison de Stadelheim sur ordre de Göring et Himmler.
Dès son arrivée au pouvoir, Hitler obtient vite l’adhésion d’une grande majorité des allemands qui voient en lui l’homme qui va redresser le pays et le venger de l’humiliation subie par le traité de Versailles 28.06.1919. Ce traité impose à l’Allemagne des clauses territoriales, militaires et économiques (dommages de guerre).
Né le 20 avril 1889 à Braunau-am-Inn (Autriche-Hongrie ), Hitler est intégré en 1911 dans l’armée allemande. Il est blessé pendant la guerre 14-18 et acquiert le grade de caporal. Brillant orateur, il adhère au Parti Ouvrier allemand où il rencontre Hermann Göring (Rosenheim 12.01.1893 + 15.10.1946 Nurenberg) et Ernst Roehm (Munich 28.11.1887 - + Munich 02.01.1934).
Chef de Parti National des Ouvriers depuis 1921, il participe en 1923 à Munich à un putsch qui échouera et lui vaudra 5 ans de prison. C’est là qu’il va écrire Mein Kampf. Chef du parti nazi en 1923, il s’attache les services de Heinrich-L. Himmler. Ernst Roehm exilé en Bolivie rentrera en Allemagne en 1930 pour être assassiné le 2 janvier 1934 à Munich dans la prison de Stadelheim sur ordre de Göring et Himmler.
Dès son arrivée au pouvoir, Hitler obtient vite l’adhésion d’une grande majorité des allemands qui voient en lui l’homme qui va redresser le pays et le venger de l’humiliation subie par le traité de Versailles 28.06.1919. Ce traité impose à l’Allemagne des clauses territoriales, militaires et économiques (dommages de guerre).
CHRONOLOGIE 1933 à 1946
27-02-1933 ; incendie du Reichstag - 4.000 communistes arrêtés ;
07-06-1933 : signature du pacte de Rome ;
30-06-1934 : nuit des longs couteaux (opposants assassinés ou emprisonnés ;
02-08-1934 : Hitler devient chancelier de Reich ;
16-03-1935 : rétablissement du service militaire obligatoire ;
07-03-1936 : récupération de la Rhénanie ;
12-03-1938 : annexion de l’Autriche (le 13 ; c’est l’Anschluss) ;
29-09-1938 : intégration des Sudètes avec l’accord de Neville Chamberlain (GB), Edouard Daladier (F) et Benito Mussolini (I) à Munich ;
30-09-1938 : Nuit de Cristal (les vitrines des commerçants juifs sont brisées) ;
09-11-1938 : annexion de la Tchécoslovaquie ;
23-08-1939 : invasion de la Pologne ;
03-09-1939 : déclaration de guerre de la France à l’Allemagne ;
04-09-1939 : la Grande Bretagne déclare la guerre à l’Allemagne ;
10-05-1940 : invasion de la Belgique, de la Hollande, et occupation du Grand-Duché de Luxembourg ;
28-05-1940 : capitulation de la Belgique et de la Hollande ;
07-10-1940 : invasion de la Roumanie ;
1940 - 1941 : poursuite édification camps de concentration : Auschwitz, Ravensburg, Buchenvald, Birkenau, Treblinka et autres ;
06-03-1943 : arrêt des déportations en masse ;
02-02-1943 : capitulation du Général Paulus à Stalingrad ;
07-05-1943 : libération de Tunis, l’Afrikakorps quitte l’Afrique du Nord ;
06-06-1944 : débarquement des Alliés en Normandie ;
30-04-1945 : Hitler épouse Eva Braun à Berlin et se donent la mort
07-05-1945 : capitulation de la Wehrmacht(Armée Allemande) à Reims ;
08-05-1945 : cérémonie de reddition sans condition de l’Allemagne à Berlin ;
1945 -1946 : procès des principaux criminels de guerre nazis à Nuremberg
La Royale Union des Services du Renseignement et de l’Action (RUSRA) est une asbl qui a pour objet de maintenir un esprit d‘idéal et d’union patriotiques inspirés par les actions durant la guerre de ses 18.000 Agents reconnus. Elle constitue une force morale destinée à promouvoir, diriger et coordonner les initiatives des Agents du Renseignement et de l‘Action et leurs ayants droit. Elle assure leur représentation auprès des Autorités et est totalement indépendante des affaires politiques, philosophiques ou linguistiques.
Rappelons que les Agents du Renseignement et de l’Action ont pendant la guerre joué un rôle efficace dans la victoire des Alliés en payant un lourd tribu : Agents fusillés, morts en captivité et en camps de concentration ou décédés des séquelles de leur internement. Honorant ses morts, la R.U.S.R.A. entend rester fidèle et promouvoir le Devoir de Mémoire que chaque citoyen leur doit.
adresse électronique : info@rusra-kuiad.be
125-am : Hitler, chronologie
par André MAILLARD, A.R.A. du Réseau Clarence
Né le 20 avril 1889 à Braunau-am-Inn (Autriche-Hongrie ), Hitler est intégré en 1911 dans l’armée allemande. Il est blessé pendant la guerre 14-18 et acquiert le grade de caporal. Brillant orateur, il adhère au Parti Ouvrier allemand où il rencontre Hermann Göring (Rosenheim 12.01.1893 + 15.10.1946 Nurenberg) et Ernst Roehm (Munich 28.11.1887 - + Munich 02.01.1934).
Chef de Parti National des Ouvriers depuis 1921, il participe en 1923 à Munich à un putsch qui échouera et lui vaudra 5 ans de prison. C’est là qu’il va écrire Mein Kampf. Chef du parti nazi en 1923, il s’attache les services de Heinrich-L. Himmler. Ernst Roehm exilé en Bolivie rentrera en Allemagne en 1930 pour être assassiné le 2 janvier 1934 à Munich dans la prison de Stadelheim sur ordre de Göring et Himmler.
Dès son arrivée au pouvoir, Hitler obtient vite l’adhésion d’une grande majorité des allemands qui voient en lui l’homme qui va redresser le pays et le venger de l’humiliation subie par le traité de Versailles 28.06.1919. Ce traité impose à l’Allemagne des clauses territoriales, militaires et économiques (dommages de guerre).
CHRONOLOGIE 1933-1946
27-02-1933 ; incendie du Reichstag - 4.000 communistes arrêtés ;
07-06-1933 : signature du pacte de Rome ;
30-06-1934 : nuit des longs couteaux (opposants assassinés ou emprisonnés ;
02-08-1934 : Hitler devient chancelier de Reich ;
16-03-1935 : rétablissement du service militaire obligatoire ;
07-03-1936 : récupération de la Rhénanie ;
12-03-1938 : annexion de l’Autriche (le 13 ; c’est l’Anschluss) ;
29-09-1938 : intégration des Sudètes avec l’accord de Neville Chamberlain (GB), Edouard Daladier (F) et Benito Mussolini (I) à Munich ;
30-09-1938 : Nuit de Cristal : les vitrines des négociants juifs sont brisées ;
09-11-1938 : annexion de la Tchécoslovaquie ;
23-08-1939 : invasion de la Pologne ;
03-09-1939 : déclaration de guerre de la France à l’Allemagne ;
04-09-1939 : la Grande Bretagne déclare la guerre à l’Allemagne ;
10-05-1940 : invasion de la Belgique, de la Hollande, et occupation du Grand-Duché de Luxembourg ;
28-05-1940 : capitulation de la Belgique et de la Hollande ;
07-10-1940 : invasion de la Roumanie ;
1940 - 1941 : poursuite de l'édification de camps de concentration : Auschwitz, Ravensburg, Buchenwald, Birkenau, Treblinka et autres ;
06-03-1943 : arrêt des déportations en masse ;
02-02-1943 : capitulation du Général Paulus à Stalingrad ;
07-05-1943 : libération de Tunis, l’Afrikakorps quitte l’Afrique du Nord ;
06-06-1944 : débarquement des Alliés en Normandie ;
30-04-1945 : Hitler épouse Eva Braun à Berlin et se donnent la mort ;
07-05-1945 : capitulation de la Wehrmacht (Armée Allemande) à Reims ;
08-05-1945 : cérémonie de reddition sans condition de l’Allemagne à Berlin ;
Né le 20 avril 1889 à Braunau-am-Inn (Autriche-Hongrie ), Hitler est intégré en 1911 dans l’armée allemande. Il est blessé pendant la guerre 14-18 et acquiert le grade de caporal. Brillant orateur, il adhère au Parti Ouvrier allemand où il rencontre Hermann Göring (Rosenheim 12.01.1893 + 15.10.1946 Nurenberg) et Ernst Roehm (Munich 28.11.1887 - + Munich 02.01.1934).
Chef de Parti National des Ouvriers depuis 1921, il participe en 1923 à Munich à un putsch qui échouera et lui vaudra 5 ans de prison. C’est là qu’il va écrire Mein Kampf. Chef du parti nazi en 1923, il s’attache les services de Heinrich-L. Himmler. Ernst Roehm exilé en Bolivie rentrera en Allemagne en 1930 pour être assassiné le 2 janvier 1934 à Munich dans la prison de Stadelheim sur ordre de Göring et Himmler.
Dès son arrivée au pouvoir, Hitler obtient vite l’adhésion d’une grande majorité des allemands qui voient en lui l’homme qui va redresser le pays et le venger de l’humiliation subie par le traité de Versailles 28.06.1919. Ce traité impose à l’Allemagne des clauses territoriales, militaires et économiques (dommages de guerre).
CHRONOLOGIE 1933-1946
27-02-1933 ; incendie du Reichstag - 4.000 communistes arrêtés ;
07-06-1933 : signature du pacte de Rome ;
30-06-1934 : nuit des longs couteaux (opposants assassinés ou emprisonnés ;
02-08-1934 : Hitler devient chancelier de Reich ;
16-03-1935 : rétablissement du service militaire obligatoire ;
07-03-1936 : récupération de la Rhénanie ;
12-03-1938 : annexion de l’Autriche (le 13 ; c’est l’Anschluss) ;
29-09-1938 : intégration des Sudètes avec l’accord de Neville Chamberlain (GB), Edouard Daladier (F) et Benito Mussolini (I) à Munich ;
30-09-1938 : Nuit de Cristal : les vitrines des négociants juifs sont brisées ;
09-11-1938 : annexion de la Tchécoslovaquie ;
23-08-1939 : invasion de la Pologne ;
03-09-1939 : déclaration de guerre de la France à l’Allemagne ;
04-09-1939 : la Grande Bretagne déclare la guerre à l’Allemagne ;
10-05-1940 : invasion de la Belgique, de la Hollande, et occupation du Grand-Duché de Luxembourg ;
28-05-1940 : capitulation de la Belgique et de la Hollande ;
07-10-1940 : invasion de la Roumanie ;
1940 - 1941 : poursuite de l'édification de camps de concentration : Auschwitz, Ravensburg, Buchenwald, Birkenau, Treblinka et autres ;
06-03-1943 : arrêt des déportations en masse ;
02-02-1943 : capitulation du Général Paulus à Stalingrad ;
07-05-1943 : libération de Tunis, l’Afrikakorps quitte l’Afrique du Nord ;
06-06-1944 : débarquement des Alliés en Normandie ;
30-04-1945 : Hitler épouse Eva Braun à Berlin et se donnent la mort ;
07-05-1945 : capitulation de la Wehrmacht (Armée Allemande) à Reims ;
08-05-1945 : cérémonie de reddition sans condition de l’Allemagne à Berlin ;
1945 -1946 : procès des principaux criminels de guerre nazis à Nuremberg
La Royale Union des Services du Renseignement et de l’Action (RUSRA) est une asbl qui a pour objet de maintenir un esprit d‘idéal et d’union patriotique inspirés par les actions durant la guerre de ses 18.000 Agents reconnus. Elle constitue une force morale destinée à promouvoir, diriger et coordonner les initiatives des Agents du Renseignement et de l‘Action et leurs sympathisants. Elle assure leur représentation auprès des Autorités et est totalement indépendante des affaires politiques, philosophiques ou linguistiques.-
124-am : Les allemands n'étaient pas tous nazis !
par André Mailard, A.R.A. du Réseau Clarence
Il faut remonter à l’invasion de notre pays en août 1914 pour comprendre l’animosité que les Belges manifestaient envers les Allemands. Des atrocités ont été commises par les Uhlans. Il s’agissait de cavaliers légers armés de lances, d’épées et de carabines très rapides pour l’époque. Leurs tristes exploits étaient encore présents dans les mémoires à la veille de la deuxième guerre mondiale. L’armée allemande comprenait pas moins de 26 régiments de ce type.
Il suffit de citer quelques exemples d’atrocités collectives comme à Dinant avec ses 600 civils exécutés, ou à Tamines avec de nombreux civils exécutés sommairement, ou individuelles comme à Vedrin avec cet homme très âgé attaché sur une brouette bourrée de paille. Les uhlans y boutent le feu : l’homme est brûlé vif . Toutes ces exécutions avaient pour motifs des coups de feu tirés par des soldat français francs-tireurs.
Dix-huit ans plus tard, les belges apprennent que les troupes d’Hitler ont prêté main forte aux troupes du général espagnol Franco (Chef du Mouvement Nationaliste durant la guerre civile d’Espagne de 1936 à 39). En 1937, l’aviation allemande commandée par le général Goering (proche collaborateur d’Hitler) bombarde la petite ville espagnole de Guernica y Luno. Certains belges se demandèrent alors si ces actions n’étaient pas des exercices de préparation à d’autres guerres.
Mais en 1936, les belges ont d’autres préoccupations et notamment la campagne pour les élections nationales qui oppose le premier Ministre Paul Van Zeeland au chef du parti rexiste Léon Degrelle.
Entre-temps, Hitler a décidé que l’Allemagne devra vivre en autarcie (état économique d’un pays qui se suffit à lui-même). Les nouvelles sont rigoureusement contrôlées. Le peuple n’est même pas capable d’interpréter les nouvelles d’un journal d’autant plus que la possession d’un poste de radio est rare ! Au début, ni nos dirigeants ni le peuple ne prennent le réarmement de l’Allemagne au sérieux. Tous sont fiers et forts de la neutralité instaurée. Et lorsque les bruits de bottes allemandes commencent à résonner, c’est avec une incroyable candeur que le peuple est rassuré par les déclarations solennelles des Chamberlain et autre Daladier (Premier Ministre anglais et Ministre français) ainsi que par les pactes de non agression signés par le Chancelier allemand. D’ailleurs les étrangers sont bien accueillis en Allemagne (11e Olympiade à Berlin du 1er au 16 août 1936). Dans nos rues se répand le bruit que les chars allemands sont en carton ? On met deux doigts sous les narines en signe de dérision en faisant allusion à la moustache du führer. Dans les cinémas, les actualités filmées montrent le peuple autrichien accueillant les allemands à bras ouverts avec des drapeaux aux fenêtres. Bref, il s’agit de situations bien éloignées des réalités allemandes.
En 1933, Hitler est en prison et rédige sa bible qui allait servir de base pour ses actions futures. Gravissant tous les échelons il prend rapidement les rennes du pouvoir pour devenir en 1923 le chef du parti nazi accompagné de Goering et Himmler. C’est Himmler qui est chargé de la création des futurs camps de concentration. Dès 1921, Hitler aidé de Röhm fonde les sections d‘assaut dites aussi les chemises brunes et un peu plus tard ce sera le tour de la police très spéciale, la gestapo.
Pourtant s’il avait vécu sans cette hargne à éliminer tout juif et les exclus de la société, et sans supprimer tous ses opposants politiques, … s’il avait organisé l’Allemagne vers davantage de démocratie, … s’il n’avait pas décidé d’étendre son pouvoir sur toute l’Europe géographique, … … son passage aurait été bénéfique ? Car dans les premiers mois de son accession au pouvoir, il a sorti son pays du marasme économique résultant des conditions imposées par le Traité de Versailles (28 juin 1919) suite à la capitulation de 1918.
Au lieu de cela, de très nombreux citoyens allemands doivent bien conclure que c’est un monstre qui les dirige. Et à tous ceux qui ne veulent pas accepter sa doctrine, ni se plier à sa discipline, ni penser comme lui, il va vite démontrer une intolérance absolue.
Le 7 février 1933, sous le prétexte d’un acte commis par un communiste qui incendie le Reichstag, il fait arrêter 4.000 communistes. Le 30 juin 1934, il lance la nuit des longs couteaux au cours de laquelle de nombreux opposants politiques sont soit assassinés, soit envoyés dans des camps. Les nombreux opposants continueront à être dirigés vers les camps ou la souffrance ne sera qu’un avant-goût de la mort jusqu’en avril 1945. Le 9 septembre 1938, il organise la nuit de cristal. Les vitrines des commerces appartenant aux juifs sont brisées. Les premiers assassinats et incarcérations « parce que juifs » sont perpétrés.
Sous le haut commandement de Himmler, des camps vont se développer et s’agrandir en permanence à Auschwitz, Birkenau, Buchenwald, Ravensburg, Treblinka, … pour ne citer que les plus importants.
De 1941 à 1942, Hitler a déjà fait éliminer 70.000 malades mentaux et handicapés. En plus des juifs, des homosexuels, des tziganes, des francs–maçons, … des religieux catholiques et protestants viennent rejoindre les opposants au régime hitlérien qui continuent d’arriver . Hélas, ce sont aussi des résistants de tous les pays occupés comme des prisonniers soviétiques qui vont s’y entasser. Tous sont condamnés à mourir gazés, exténués, affamés, pendus, fusillés, décapités, mutilés ou victimes des expériences médicales, ou disparaîtront à jamais dans les fours crématoires. Les « ss » aidés des « kapos » ces criminels de droit commun vont faire régner la terreur disciplinaire.
Quelle fût la résistance des allemands au régime politique et à la machine de guerre ?
Plusieurs attentats pour supprimer Hitler échouent. Le plus célèbre reste celui du 20 juillet l944 à Rastenburg connu sous le nom de Opération Walkyrie. C’est le résultat d’une conspiration d’officiers supérieurs de l’armée régulière (Wehrmacht). Le Comte Stauffenberg, un brillant officier en est l’exécutant. Une bombe judicieusement placée doit tuer Hitler, mais l’attentat échoue une fois de plus et de nombreux officiers reconnus conspirateurs sont exécutés. Ceux-ci croyant le dictateur mort avaient déjà lancé tout un processus devant aboutir à la paix : c’est ce qui permit de les identifier ! Stauffenberg sera le seul nom des victimes du nazisme que nous citerons car il n’est pas concevable de ne pas le nommer.
Parmi les victimes du nazisme, il y eut de nombreux résistants allemands. Ce furent ceux qui souhaitaient l’élimination physique du dictateur via la force (attentat), mais aussi d’autres qui rédigeaient, imprimaient et distribuaient des tracts, ou des prêtres catholiques et des pasteurs protestants (Hitler ne pouvait être supérieur à leur Dieu), ou encore des universitaires qui se révoltaient par la dénonciation de faits inacceptables (absence de la liberté d’expression) et les condamnaient en public. Il y en avait d’autres qui sabotaient l’effort de guerre, … la liste est longue, heureusement !
Ces résistants ont été arrêtés tout comme les nôtres, souvent par idéalisme et manque de méfiance et de discrétion. Ils n’hésitaient pas à émettre leurs commentaires en public, ou que leur hostilité au régime fût dénoncée par leurs propres enfants conditionnés à cette fin dans les jeunesses hitlériennes !
Sans tenir compte des juifs arrêtés, en avril 1939 il a été relevé plus de 300.000 détenus politiques victimes de la police spéciale (« ss ») et de leurs collaborateurs. Tous les allemands n’étaient pas tous des nazis.-
Il faut remonter à l’invasion de notre pays en août 1914 pour comprendre l’animosité que les Belges manifestaient envers les Allemands. Des atrocités ont été commises par les Uhlans. Il s’agissait de cavaliers légers armés de lances, d’épées et de carabines très rapides pour l’époque. Leurs tristes exploits étaient encore présents dans les mémoires à la veille de la deuxième guerre mondiale. L’armée allemande comprenait pas moins de 26 régiments de ce type.
Il suffit de citer quelques exemples d’atrocités collectives comme à Dinant avec ses 600 civils exécutés, ou à Tamines avec de nombreux civils exécutés sommairement, ou individuelles comme à Vedrin avec cet homme très âgé attaché sur une brouette bourrée de paille. Les uhlans y boutent le feu : l’homme est brûlé vif . Toutes ces exécutions avaient pour motifs des coups de feu tirés par des soldat français francs-tireurs.
Dix-huit ans plus tard, les belges apprennent que les troupes d’Hitler ont prêté main forte aux troupes du général espagnol Franco (Chef du Mouvement Nationaliste durant la guerre civile d’Espagne de 1936 à 39). En 1937, l’aviation allemande commandée par le général Goering (proche collaborateur d’Hitler) bombarde la petite ville espagnole de Guernica y Luno. Certains belges se demandèrent alors si ces actions n’étaient pas des exercices de préparation à d’autres guerres.
Mais en 1936, les belges ont d’autres préoccupations et notamment la campagne pour les élections nationales qui oppose le premier Ministre Paul Van Zeeland au chef du parti rexiste Léon Degrelle.
Entre-temps, Hitler a décidé que l’Allemagne devra vivre en autarcie (état économique d’un pays qui se suffit à lui-même). Les nouvelles sont rigoureusement contrôlées. Le peuple n’est même pas capable d’interpréter les nouvelles d’un journal d’autant plus que la possession d’un poste de radio est rare ! Au début, ni nos dirigeants ni le peuple ne prennent le réarmement de l’Allemagne au sérieux. Tous sont fiers et forts de la neutralité instaurée. Et lorsque les bruits de bottes allemandes commencent à résonner, c’est avec une incroyable candeur que le peuple est rassuré par les déclarations solennelles des Chamberlain et autre Daladier (Premier Ministre anglais et Ministre français) ainsi que par les pactes de non agression signés par le Chancelier allemand. D’ailleurs les étrangers sont bien accueillis en Allemagne (11e Olympiade à Berlin du 1er au 16 août 1936). Dans nos rues se répand le bruit que les chars allemands sont en carton ? On met deux doigts sous les narines en signe de dérision en faisant allusion à la moustache du führer. Dans les cinémas, les actualités filmées montrent le peuple autrichien accueillant les allemands à bras ouverts avec des drapeaux aux fenêtres. Bref, il s’agit de situations bien éloignées des réalités allemandes.
En 1933, Hitler est en prison et rédige sa bible qui allait servir de base pour ses actions futures. Gravissant tous les échelons il prend rapidement les rennes du pouvoir pour devenir en 1923 le chef du parti nazi accompagné de Goering et Himmler. C’est Himmler qui est chargé de la création des futurs camps de concentration. Dès 1921, Hitler aidé de Röhm fonde les sections d‘assaut dites aussi les chemises brunes et un peu plus tard ce sera le tour de la police très spéciale, la gestapo.
Pourtant s’il avait vécu sans cette hargne à éliminer tout juif et les exclus de la société, et sans supprimer tous ses opposants politiques, … s’il avait organisé l’Allemagne vers davantage de démocratie, … s’il n’avait pas décidé d’étendre son pouvoir sur toute l’Europe géographique, … … son passage aurait été bénéfique ? Car dans les premiers mois de son accession au pouvoir, il a sorti son pays du marasme économique résultant des conditions imposées par le Traité de Versailles (28 juin 1919) suite à la capitulation de 1918.
Au lieu de cela, de très nombreux citoyens allemands doivent bien conclure que c’est un monstre qui les dirige. Et à tous ceux qui ne veulent pas accepter sa doctrine, ni se plier à sa discipline, ni penser comme lui, il va vite démontrer une intolérance absolue.
Le 7 février 1933, sous le prétexte d’un acte commis par un communiste qui incendie le Reichstag, il fait arrêter 4.000 communistes. Le 30 juin 1934, il lance la nuit des longs couteaux au cours de laquelle de nombreux opposants politiques sont soit assassinés, soit envoyés dans des camps. Les nombreux opposants continueront à être dirigés vers les camps ou la souffrance ne sera qu’un avant-goût de la mort jusqu’en avril 1945. Le 9 septembre 1938, il organise la nuit de cristal. Les vitrines des commerces appartenant aux juifs sont brisées. Les premiers assassinats et incarcérations « parce que juifs » sont perpétrés.
Sous le haut commandement de Himmler, des camps vont se développer et s’agrandir en permanence à Auschwitz, Birkenau, Buchenwald, Ravensburg, Treblinka, … pour ne citer que les plus importants.
De 1941 à 1942, Hitler a déjà fait éliminer 70.000 malades mentaux et handicapés. En plus des juifs, des homosexuels, des tziganes, des francs–maçons, … des religieux catholiques et protestants viennent rejoindre les opposants au régime hitlérien qui continuent d’arriver . Hélas, ce sont aussi des résistants de tous les pays occupés comme des prisonniers soviétiques qui vont s’y entasser. Tous sont condamnés à mourir gazés, exténués, affamés, pendus, fusillés, décapités, mutilés ou victimes des expériences médicales, ou disparaîtront à jamais dans les fours crématoires. Les « ss » aidés des « kapos » ces criminels de droit commun vont faire régner la terreur disciplinaire.
Quelle fût la résistance des allemands au régime politique et à la machine de guerre ?
Plusieurs attentats pour supprimer Hitler échouent. Le plus célèbre reste celui du 20 juillet l944 à Rastenburg connu sous le nom de Opération Walkyrie. C’est le résultat d’une conspiration d’officiers supérieurs de l’armée régulière (Wehrmacht). Le Comte Stauffenberg, un brillant officier en est l’exécutant. Une bombe judicieusement placée doit tuer Hitler, mais l’attentat échoue une fois de plus et de nombreux officiers reconnus conspirateurs sont exécutés. Ceux-ci croyant le dictateur mort avaient déjà lancé tout un processus devant aboutir à la paix : c’est ce qui permit de les identifier ! Stauffenberg sera le seul nom des victimes du nazisme que nous citerons car il n’est pas concevable de ne pas le nommer.
Parmi les victimes du nazisme, il y eut de nombreux résistants allemands. Ce furent ceux qui souhaitaient l’élimination physique du dictateur via la force (attentat), mais aussi d’autres qui rédigeaient, imprimaient et distribuaient des tracts, ou des prêtres catholiques et des pasteurs protestants (Hitler ne pouvait être supérieur à leur Dieu), ou encore des universitaires qui se révoltaient par la dénonciation de faits inacceptables (absence de la liberté d’expression) et les condamnaient en public. Il y en avait d’autres qui sabotaient l’effort de guerre, … la liste est longue, heureusement !
Ces résistants ont été arrêtés tout comme les nôtres, souvent par idéalisme et manque de méfiance et de discrétion. Ils n’hésitaient pas à émettre leurs commentaires en public, ou que leur hostilité au régime fût dénoncée par leurs propres enfants conditionnés à cette fin dans les jeunesses hitlériennes !
Sans tenir compte des juifs arrêtés, en avril 1939 il a été relevé plus de 300.000 détenus politiques victimes de la police spéciale (« ss ») et de leurs collaborateurs. Tous les allemands n’étaient pas tous des nazis.-
123-am : Evolution des mentalités face à l'occupant
par André Maillard, Agent ARA du Réseau Clarence
L’ennemi venait d’Allemagne … ou le Regard d’un Résistant à diverses époques de la vie.
Ceci n'est pas un cour d'histoire : il vise simplement à voir le vécu de la guerre par les yeux d'un enfant, d'un adolescent, d’un adulte, d'un vieillard …
En 1937, j'avais 8 ans, C’est l'âge où l'on commence à s'intéresser à ce qui se passe dans le monde, et à comprendre la période agitée de son enfance. Car cette période est très mouvementée. Et annonce la période de guerre qui débute en 1936. Les informations n’arrivent que lentement : les techniques de communication mettent plusieurs jours pour répandre l’information.
Le Japon a déclaré la guerre à la Chine. On sait peu de chose sinon que les actualités cinématographiques montrent des troupes en mouvement, voire en action : des villages brûlent. Mais ce qu'on ne sait pas, et je l'apprendrai après la guerre, c'est que cette guerre fera une hécatombe énorme avec 1.100.000 victimes côté Japon et 3.220.000 coté chinois. A ce chiffre, il faut ajouter 9 millions de victimes civiles chinoises. Ce qu'on ne sait pas non plus, c'est que le Japon fait usage d’armes chimiques sur les soldats et les civils chinois, comme Saddam Hussein le fera plus tard sur les kurdes.
De mémoire de gamin, je retiens l'invasion de Barcelone en Espagne par les phalangistes conduit par leur chef Franco. Des images de source espagnole montrent des sacrilèges dans les églises. Mon intérêt se porte vers les gosses de mon âge évacués hors de leur pays. Carmélo devient mon grand ami.
C’est aussi à cette époque que l’armée allemande plombe le ciel espagnol quand la brigade Condor est rejointe par les sympathisants italiens et autres idéalistes pour soutenir Franco. Ce qui m’a frappé à l'époque, c’est la destruction totale par les bombardement aériens de cette brigade Condor des villes de Guernica et Luno située en Pays Basque (dans le nord espagnol). C’était le seul sujet de conversation.
Pendant ce temps, en Belgique, on assiste à de nombreux débats politiques enflammés. J'habite à Bruxelles-Schaerbeek en 1936. Un grand meeting contradictoire se tient au Palais des Sports, avenue Louis Bertrand. Le Ministre Van Zeeland s’oppose au député Léon Degrelle. Je suis frappé par la violence des sympathisants de Degrelle qui, devant moi, font dérailler le tram 64 tandis que les gendarmes interviennent à cheval, sabre au clair. C’est ce qui me rendra hostile à Degrelle bien avant qu'il ne devienne un ardent défenseur des théories hitlériennes. Ambitieux, il sera nommé par Hitler lieutenant colonel de l’armée allemande, et chef des wallons !
Avec la montée d'Hitler, les réflexions les plus absurdes se répandent chez nous. On disait que les allemands n'avaient que des chars en carton pâte. On chantait gaiement : "nous irons pendre notre linge sur le ligne Siegfried " (ligne de défenses fortifiées opposées à la ligne française Maginot).
Pour moi, ce fut la stupéfaction, car tout ce qu'on avait montré de rassurant comme la visite du français Daladier avec Chamberlin à la Chancellerie du Reich, était brutalement effacé, L'Allemagne envahissait la Pologne. L'Angleterre et la France déclaraient la guerre à l'Allemagne. Ce qui m'a frappé, comme garçon revenant la nuit de l'Expo Universelle de Liège et en train international, c'était de voir que mon wagon était plein de polonais fuyant leur pays vers la France. On commença à voir dans les actualités l'avance fulgurante des troupes allemandes, les blindés en progression accélérée et les lance-flammes en action.
On parlait de l’Anschluss ou annexion de l'Autriche à l’Allemagne. Le peuple autrichien massé le long des routes acclamait les troupes bras tendu vers le ciel avec de grand cris Heil Hitler et ces drapeaux à croix gammée pavoisant à toutes les fenêtres. On commençait à connaître les maîtres de la propagande comme Goebels. Aux murs de nos cuisines on commençait à voir la carte de l'Europe et les petites épingles indiquant la progression des ennemis … tout cela sans que le peuple belge ne se doute que ce serait bien vite son tour.
On découvrit ce que signifiait la Blitz Krieg ou guerre éclair. J’étais au courant de l’invasion du Danemark et des attaques pour la prise du port de Narvik. Qui parlait de la Bohème, de la Moravie, de l'Estonie, ou de la Lituanie … des pays cédés par Hitler à la Russie. La Finlande fut envahie par l'armée rouge et les actualités montraient les soldats finlandais tout de blanc vêtu en mimétisme parfait avec la neige munis de simples fusils glisser vers la mort face à une armée russe toute puissante.
J’entendais le chancelier Hitler haranguer ses sympathisants dans un discours violent récoltant une ovation incroyable à chaque phrase. On nous montrait des grands rassemblements, même la nuit aux flambeaux, Le peuple adulait l’orateur comme une idole. La jeunesse allemande en culottes courtes de cuir noir marchait au pas comme hypnotisée et participait avec un tel engouement frôlant l’hystérie. Faire du sport était une obligation de la nouvelle race en marche. En un mot, la jeunesse se retrouvait conditionnée pour lutter pour un ordre nouveau pouvant aller même jusqu’au sacrifice pour son pays.
Chez nous, ces allemands exaltés et hystériques faisaient de plus en plus figure de pantins saluant du bras tendu un dictateur devenu leur Führer ou guide suprême d’une Allemagne surpuissante écrasant le monde entier et d'où tous les juifs seraient exclus parce que impurs de leur race.
En Belgique, on commençait à reparler des boches (du nom de la firme Bosch qui nous vendait des appareils électriques inconnus chez nous), des doryphores (allusion à la tenue grise de la Wehrmacht –force armée allemande-).
Hélas, un beau jour de printemps, exactement le 10 mai 1940, ce fut notre tour en même temps que celui des hollandais et des français d’être envahis.
J'avais 13 ans et ma première réaction a été de dire : on ne va pas à l'école !. Habitant Ronet dans le nord de la périphérie namuroise, on ne savait pas grand chose de bombardement de Namur (surtout la place Léopold) et de celui de l ville de Jemelle.
Le 2è jour, un train s'arrêta au bout de mon jardin, Il était rempli de jeunes de 16 ans réquisitionnés pour être évacués. Un avion stuka arrive en piqué dans un sifflement strident et lâche deux bombes dont une dans notre jardin. Personne n’est blessé.
Je me disais comment de tels hommes peuvent-ils être des monstres au point d'essayer de tuer des jeunes à peine plus âgés que moi ! La haine du ‘’boche’’ déjà incrustée dans mon cœur est montée d’un cran ce jour-là.
Ce bombardement avait signé pour ma famille l'heure de l’évacuation : un train de marchandises jusque Lobbes, puis de voyageurs jusqu'à la frontière française à Erquelinnes où ma famille passe la nuit sous les bombardements et nous embarquons dans un wagon de marchandises qui nous conduit à travers la France jusqu'à Montpellier. Ensuite, nous déposons nos valises dans un village de vignerons, à Vendargues dans l'Hérault. Il y avait aussi dans ce village cantonné un régiment belge mis en réserve (de quoi ?). Le soir venu, entre le chant des grillons et ce soldat belge, résonnait ce chant " j'attendrai le jour et la nuit, j'attendrai toujours ton retour" qu'on écoutait avec la nostalgie du pays abandonné.
Je me sentais comme en vacances sous le soleil. Cette agréable atmosphère devait changer bien vite quand, la nouvelle circula de bouche à oreilles : le Roi Léopold III, mon Roi des Belges, avait capitulé ! Ce Roi proclamé " félon ", nous étions nous-mêmes devenus des réfugiés "félons".
Le mois de septembre a été le ois du retour. Notre tain est resté bloqué 8 jours à Châlon où se situait la ligne frontière de démarcation entre le monde libre ou non envahi et cet autre monde ‘’occupé’’ où nous nous rendions.
Je reprend vite conscience de la triste réalité en voyant ces affiches placardées un peut partout : … sera puni de mort … … et j’ai découvert qu'il y avait trois sortes d'ennemis qui formeront plus tard un seul et unique groupe d’assassins sauvages. Il y avait d’abord les aviateurs de Goering qui mitraillaient les colonnes de réfugiés tuant hommes, femmes et enfants surpris sur la route de l’exil, puis ensuite la Wehrmacht (armée de terre allemande), qui semblait avoir pour consigne de gagner la sympathie des belges (les cheminots qui logeaient chez l'habitant à Ronet nous saluaient au passage et disaient en français "malheur la guerre !" souvent en sortant la photo de leur épouse et de leurs enfants. Très vite, ces beaux sourires se transformeront en menaces grimaçantes assistés des collaborateurs et autres profiteurs belges.
il y a ceux qui souhaitent que ça dure : des fortunes se font avec le marché noir. Il y en a d’autres qui attendent que cela se passe et écoutent cette radio anglaise (B.B.C.) interdite, mais ne veulent pas se mouiller. D’autres encore acceptent de s’engager par conviction ou par nécessité économique dans le travail obligatoire. Mais il y a aussi ceux qui refusent les injonction et rejoignent la résistance dans la clandestinité.
Il y a ceux qui se mettent au service des forces policières allemandes gestapo ou geheime Staatspolizei (police secrète de l’Etat) et deviennent ainsi des traîtres et des assassins notoires (à Namur, souvenons-nous de l'assassinat du gouverneur Bovesse).
Ceux qui refusent la collaboration avec l’ennemi s’engagent dans les mouvements patriotiques ou se mettent discrètement au service des Forces Alliées et deviennent des Agents du Service du Renseignement et de l'Action. Ils seront reconnus légalement comme Agent du Service du Renseignement et de l’Action et feront partie de l’Armée du Renseignement et de l’Action. Ces années de guerre sont très pénibles, très dures humainement et physiquement. Il y aura de nombreux morts et blessés. Mais ces années ont été malgré tout exaltantes pour ceux qui oeuvrent quotidiennement et au risque de leur vie pour leur pays.
J'avais 15 ans 1/2 et j'ai voulu être de ceux-là avec bien sur les missions confiées à ceux de mon âge : surveillance ou faire le guet pendant les émissions radio clandestines et pendant les réunions discrètes, ou la rédaction de fausses cartes d'identité, ou le convoyage de parachutés ou de chef et autres agents du services de renseignement et d’action, ainsi que le transport de documents et de rapports d’observations.
Dès 1943 j'avais été mis en garde solennellement : être arrêté signifie torture, avant exécution par fusillade ou envoi dans un camp de concentration.
J’ai été fidèle à une seule et unique loi : tais-toi et fais ton devoir.
A la sortie de la guerre, je suis âgé de 17 ans. J’étais sans nulle doute un des plus jeunes si pas le plus jeune agent de l’armée du renseignement et de l’action. J’ai été décoré plusieurs fois, puis oublié de tous : il est vrai qu'étant en quelques sortes une taupe, les contacts avec les autres agents étaient à éviter.
A cause des atrocités commises par l’ennemi allemand et ses sbires nazis, j'ai gardé longtemps une haine féroce envers eux. Cette haine à commencer à s’estomper avec la poursuite de mes études en autodidacte. J’avais acquis une conviction qui devint ma devise : " ce qu'un autre peut faire, tu peux le faire aussi". J’ai obtenu les reconnaissances universitaires.
Plus tard, en accomplissant de nombreux voyage à l'étranger pour le travail ou des vacances, je refusais obstinément de mettre les pieds sur le sol allemand.
Maintenant, je suis âgé de plus de 80 ans et avec le temps, j'ai compris que tous les allemands n'étaient pas des nazis, qu'ils avaient été conditionnés dès leur plus jeune âge pour devenir des machines à obéir et à tuer et, enfin, que c'est peut-être la télévision allemande qui est la plus critique vis-à-vis de toute ces guerres absurdes. C'est pourquoi j'ai fait mon deuil de la haine qui m’animait mais vis-à-vis de certains seulement.
Je ne sais pas si je recommencerais tout ce que j’ai fait. Non pas par manque de patriotisme, car il est resté intact. Mais davantage par dégoût de la politique, sensée être l’organisation de la cité, et surtout dégoût de la presse qui ne soutient guère le Devoir de Mémoire dû aux Morts pour la Patrie, qui constituent les fondations-même de notre édifice Belgique, mais préfère réserver ses colonnes au seul Martyr Juif. Certes, je ne nie pas que la race juive ait été systématiquement anéantie dès l’invasion de la Pologne le 1er septembre 1939. Mais cette presse oublie trop facilement tous les résistants armés ou non qui sont morts dans les camps après avoir été torturés en Belgique déjà, non pas pour leur race, mais pour leur engagement au service de leur patrie.-
Epilogue :
Je viens de raconter comment l’ennemi allemand était perçu par un enfant, puis un adolescent, lesquels attachaient de l'importance à des situations de guerre qu'il avait vécues et se forgeait ainsi un jugement. Mais, je me dois de compléter cette approche en tenant compte de ce que j’ai appris après la guerre. Et il me faut remonter avant 1936 pour comprendre la suite des événements.
C'est en 1921 que Adolf Hitler commence à faire parler de lui en créant le parti national-socialiste (NSDAP). Il ébauche des sections d'assaut (SA) avec lesquelles il tente en 1923 à Munich un putsch qui échoue et le conduit en prison où il écrira sa bible : Mein Kampf. Dans ce livre, il expose ses sentiments racistes et surtout anti-juifs auxquels il attribue tous les maux de la terre. Il accuse les juifs de dominer le monde … l’enjeu est la destinée du monde … Il n’y a pourtant que 1% de juif en Allemagne, tout comme en France d’ailleurs. Ses thèses portent leurs fruits dans une Allemagne humiliée par la défaite de 1918 et le traité de Versailles. Ce dernier a restitué l'Alsace Lorraine à la France et impose d'autres cessions de terres, démilitarise et fixe à 20 milliards de marks-or le paiement au titre de dommages et réparations.
Ajoutons à cela la terrible crise de 1929 avec son cortège de chômage et de misères et on comprend que le terrain est prêt pour une nouvelle ascension des nazis qui porteront Hilter au pouvoir avec le titre de Fuehrer du Reich, rêvant déjà de dominer l'Europe et d'en exterminer tous les juifs. On sait ce qui en résultat avec les annexions de territoires et les guerres qu'il déclencha.
Mais, pour ce qui nous préoccupe ici, il faut savoir que c'est dès son accession au pouvoir au début de 1933 qu'il créa la sinistre Gestapo ou Geheime Staatspolizei pour police d’Etat secrète.
Sitôt à la tête de l’Etat allemand, le dictateur s’attaque au juifs (mai 1933, on brûle les livres …) et ordonne l'arrestation de tous les opposants au régime nazi et les envoie dans des camps. Pour convaincre le peuple, Hitler s'entoure de collaborateurs. Joseph Goebels, militant d’extrême droite 10 ans auparavant, est nommé ministre de la propagande et de l'information. Hermann Goering est nommé chef de la luftwaffe ou arme aérienne créée par une loi en mai 1935. C’est l’aviation militaire qui fit tant de morts sur nos routes avec ses avions stuka et qui fut à a base de la bataille d'Angleterre qui se déroula dans les airs. En 1938, on commence à brûler des synagogue et à casser toutes les vitres des magasins juifs, c’est la nuit de cristal.
Le peuple allemand est pris dans un étau : il faut être pour ou mourir, ou dénoncer ou être dénoncé et porter l'insigne de la croix gammée. C’est-à-dire se montrer bon nazi ou être exclus de la vie économique et sociale. Embrigadé dans les jeunesses hitlériennes, il fallait apprendre à ces jeunes à aller jusqu'à dénoncer les membres de leur propre famille s'il n'étaient pas pour le régime. Il fallait assister aux nombreuses parades de jour comme de nuit et tendre le bras vers le haut au point d'en avoir mal et savoir hurler "Heil Hitler" si on voulait trouver sa place dans la société allemande.
Hitler décide de créer des camps pour incarcérer les opposants à son régime fussent-ils allemands. Ces camps se développeront pour devenir les camps de concentration et d’extermination.
Dans ces camps furent rassemblés plus d’un million de juifs, mais aussi plus de 500.000 autres personnes regroupant des tziganes, des homosexuels, des opposants politiques et de plus en plus de résistants de pays occupés.
Dans ces camps officiaient des hommes devenus tristement célèbres comme Adolf Eichman, Joseph Mengele, et les constructeurs des chambres à gaz (trop nombreux à citer ici) … bref tous les collaborateurs nazis fanatiques et responsables de millions de morts. Les prisonniers sont condamnées à mourir par le travail forcé, exténuant, ou par le froid, la faim, les exécutions sommaires, les expériences médicales.
On comprend mieux, que muselé le peuple allemand se laissa entraîner par ce qui, lui apparaissait au début comme prometteur d'un avenir meilleur, puis plus tard, se laissa envahir par la peur, conditionné. N’a-t-on pas vu des gamins de 16 ans se battre jusqu'à la mort pour leur fuehrer qui leur avait inculqué le "vaincre ou mourir" ?
Voilà, pourquoi, j'ai étouffé ma haine des allemands. Je réserve cette haine aux allemands qui ont été des brutes malfaisantes, des criminels de guerre, même au plus petit échelon alors que les grands initiateurs, eux, fortune aidant, on trouvé refuge, généralement sous de faux noms, en Amérique Latine surtout en Argentine, pays qui les accueillit, les protégea et refusa toujours leur extradition.
Seuls les tout grands criminels de guerre firent l'objet d'un procès spectaculaire à Nürenberg et lourdement condamnés, voire exécutés par pendaison quand ils ne se sont pas suicidés avant le verdict comme Goering.
Voilà aussi pourquoi je suis convaincu, aujourd’hui, qu'il y a eu en Allemagne des citoyens qui ont souffert en silence, et qui n'ont pas pu ou n'ont pas su se rebeller contre le monstre qui les a entraînés dans ces sinistres destins et qui ont pleuré leur pays complètement détruit tout en se réjouissant d'un retour à la démocratie pour un temps seulement pour certains puisque le mur de Berlin, mur de la honte, viendra couper leur pays en deux (République Fédérale Allemande et République Démocratique Allemande), avec la prospérité d'un côté, et un manque de tout de l'autre avec le drame des familles longtemps séparées. Aujourd’hui il n’y a plus qu’une Allemagne.
C'est après mure réflexion que je me suis refusé d'être injuste vis-à-vis de ceux qui n'ont fait que subir et supporter et, à défaut de savoir qui était au courant des camps de concentration et qui ne l'était pas, en me disant aussi que le fils ne peut être responsable des actes de son père.
C’est ainsi que je me suis trouvé à dire Guten Morgen en entrant dans un ascenseur où se trouvaient des allemands.-
L’ennemi venait d’Allemagne … ou le Regard d’un Résistant à diverses époques de la vie.
Ceci n'est pas un cour d'histoire : il vise simplement à voir le vécu de la guerre par les yeux d'un enfant, d'un adolescent, d’un adulte, d'un vieillard …
En 1937, j'avais 8 ans, C’est l'âge où l'on commence à s'intéresser à ce qui se passe dans le monde, et à comprendre la période agitée de son enfance. Car cette période est très mouvementée. Et annonce la période de guerre qui débute en 1936. Les informations n’arrivent que lentement : les techniques de communication mettent plusieurs jours pour répandre l’information.
Le Japon a déclaré la guerre à la Chine. On sait peu de chose sinon que les actualités cinématographiques montrent des troupes en mouvement, voire en action : des villages brûlent. Mais ce qu'on ne sait pas, et je l'apprendrai après la guerre, c'est que cette guerre fera une hécatombe énorme avec 1.100.000 victimes côté Japon et 3.220.000 coté chinois. A ce chiffre, il faut ajouter 9 millions de victimes civiles chinoises. Ce qu'on ne sait pas non plus, c'est que le Japon fait usage d’armes chimiques sur les soldats et les civils chinois, comme Saddam Hussein le fera plus tard sur les kurdes.
De mémoire de gamin, je retiens l'invasion de Barcelone en Espagne par les phalangistes conduit par leur chef Franco. Des images de source espagnole montrent des sacrilèges dans les églises. Mon intérêt se porte vers les gosses de mon âge évacués hors de leur pays. Carmélo devient mon grand ami.
C’est aussi à cette époque que l’armée allemande plombe le ciel espagnol quand la brigade Condor est rejointe par les sympathisants italiens et autres idéalistes pour soutenir Franco. Ce qui m’a frappé à l'époque, c’est la destruction totale par les bombardement aériens de cette brigade Condor des villes de Guernica et Luno située en Pays Basque (dans le nord espagnol). C’était le seul sujet de conversation.
Pendant ce temps, en Belgique, on assiste à de nombreux débats politiques enflammés. J'habite à Bruxelles-Schaerbeek en 1936. Un grand meeting contradictoire se tient au Palais des Sports, avenue Louis Bertrand. Le Ministre Van Zeeland s’oppose au député Léon Degrelle. Je suis frappé par la violence des sympathisants de Degrelle qui, devant moi, font dérailler le tram 64 tandis que les gendarmes interviennent à cheval, sabre au clair. C’est ce qui me rendra hostile à Degrelle bien avant qu'il ne devienne un ardent défenseur des théories hitlériennes. Ambitieux, il sera nommé par Hitler lieutenant colonel de l’armée allemande, et chef des wallons !
Avec la montée d'Hitler, les réflexions les plus absurdes se répandent chez nous. On disait que les allemands n'avaient que des chars en carton pâte. On chantait gaiement : "nous irons pendre notre linge sur le ligne Siegfried " (ligne de défenses fortifiées opposées à la ligne française Maginot).
Pour moi, ce fut la stupéfaction, car tout ce qu'on avait montré de rassurant comme la visite du français Daladier avec Chamberlin à la Chancellerie du Reich, était brutalement effacé, L'Allemagne envahissait la Pologne. L'Angleterre et la France déclaraient la guerre à l'Allemagne. Ce qui m'a frappé, comme garçon revenant la nuit de l'Expo Universelle de Liège et en train international, c'était de voir que mon wagon était plein de polonais fuyant leur pays vers la France. On commença à voir dans les actualités l'avance fulgurante des troupes allemandes, les blindés en progression accélérée et les lance-flammes en action.
On parlait de l’Anschluss ou annexion de l'Autriche à l’Allemagne. Le peuple autrichien massé le long des routes acclamait les troupes bras tendu vers le ciel avec de grand cris Heil Hitler et ces drapeaux à croix gammée pavoisant à toutes les fenêtres. On commençait à connaître les maîtres de la propagande comme Goebels. Aux murs de nos cuisines on commençait à voir la carte de l'Europe et les petites épingles indiquant la progression des ennemis … tout cela sans que le peuple belge ne se doute que ce serait bien vite son tour.
On découvrit ce que signifiait la Blitz Krieg ou guerre éclair. J’étais au courant de l’invasion du Danemark et des attaques pour la prise du port de Narvik. Qui parlait de la Bohème, de la Moravie, de l'Estonie, ou de la Lituanie … des pays cédés par Hitler à la Russie. La Finlande fut envahie par l'armée rouge et les actualités montraient les soldats finlandais tout de blanc vêtu en mimétisme parfait avec la neige munis de simples fusils glisser vers la mort face à une armée russe toute puissante.
J’entendais le chancelier Hitler haranguer ses sympathisants dans un discours violent récoltant une ovation incroyable à chaque phrase. On nous montrait des grands rassemblements, même la nuit aux flambeaux, Le peuple adulait l’orateur comme une idole. La jeunesse allemande en culottes courtes de cuir noir marchait au pas comme hypnotisée et participait avec un tel engouement frôlant l’hystérie. Faire du sport était une obligation de la nouvelle race en marche. En un mot, la jeunesse se retrouvait conditionnée pour lutter pour un ordre nouveau pouvant aller même jusqu’au sacrifice pour son pays.
Chez nous, ces allemands exaltés et hystériques faisaient de plus en plus figure de pantins saluant du bras tendu un dictateur devenu leur Führer ou guide suprême d’une Allemagne surpuissante écrasant le monde entier et d'où tous les juifs seraient exclus parce que impurs de leur race.
En Belgique, on commençait à reparler des boches (du nom de la firme Bosch qui nous vendait des appareils électriques inconnus chez nous), des doryphores (allusion à la tenue grise de la Wehrmacht –force armée allemande-).
Hélas, un beau jour de printemps, exactement le 10 mai 1940, ce fut notre tour en même temps que celui des hollandais et des français d’être envahis.
J'avais 13 ans et ma première réaction a été de dire : on ne va pas à l'école !. Habitant Ronet dans le nord de la périphérie namuroise, on ne savait pas grand chose de bombardement de Namur (surtout la place Léopold) et de celui de l ville de Jemelle.
Le 2è jour, un train s'arrêta au bout de mon jardin, Il était rempli de jeunes de 16 ans réquisitionnés pour être évacués. Un avion stuka arrive en piqué dans un sifflement strident et lâche deux bombes dont une dans notre jardin. Personne n’est blessé.
Je me disais comment de tels hommes peuvent-ils être des monstres au point d'essayer de tuer des jeunes à peine plus âgés que moi ! La haine du ‘’boche’’ déjà incrustée dans mon cœur est montée d’un cran ce jour-là.
Ce bombardement avait signé pour ma famille l'heure de l’évacuation : un train de marchandises jusque Lobbes, puis de voyageurs jusqu'à la frontière française à Erquelinnes où ma famille passe la nuit sous les bombardements et nous embarquons dans un wagon de marchandises qui nous conduit à travers la France jusqu'à Montpellier. Ensuite, nous déposons nos valises dans un village de vignerons, à Vendargues dans l'Hérault. Il y avait aussi dans ce village cantonné un régiment belge mis en réserve (de quoi ?). Le soir venu, entre le chant des grillons et ce soldat belge, résonnait ce chant " j'attendrai le jour et la nuit, j'attendrai toujours ton retour" qu'on écoutait avec la nostalgie du pays abandonné.
Je me sentais comme en vacances sous le soleil. Cette agréable atmosphère devait changer bien vite quand, la nouvelle circula de bouche à oreilles : le Roi Léopold III, mon Roi des Belges, avait capitulé ! Ce Roi proclamé " félon ", nous étions nous-mêmes devenus des réfugiés "félons".
Le mois de septembre a été le ois du retour. Notre tain est resté bloqué 8 jours à Châlon où se situait la ligne frontière de démarcation entre le monde libre ou non envahi et cet autre monde ‘’occupé’’ où nous nous rendions.
Je reprend vite conscience de la triste réalité en voyant ces affiches placardées un peut partout : … sera puni de mort … … et j’ai découvert qu'il y avait trois sortes d'ennemis qui formeront plus tard un seul et unique groupe d’assassins sauvages. Il y avait d’abord les aviateurs de Goering qui mitraillaient les colonnes de réfugiés tuant hommes, femmes et enfants surpris sur la route de l’exil, puis ensuite la Wehrmacht (armée de terre allemande), qui semblait avoir pour consigne de gagner la sympathie des belges (les cheminots qui logeaient chez l'habitant à Ronet nous saluaient au passage et disaient en français "malheur la guerre !" souvent en sortant la photo de leur épouse et de leurs enfants. Très vite, ces beaux sourires se transformeront en menaces grimaçantes assistés des collaborateurs et autres profiteurs belges.
il y a ceux qui souhaitent que ça dure : des fortunes se font avec le marché noir. Il y en a d’autres qui attendent que cela se passe et écoutent cette radio anglaise (B.B.C.) interdite, mais ne veulent pas se mouiller. D’autres encore acceptent de s’engager par conviction ou par nécessité économique dans le travail obligatoire. Mais il y a aussi ceux qui refusent les injonction et rejoignent la résistance dans la clandestinité.
Il y a ceux qui se mettent au service des forces policières allemandes gestapo ou geheime Staatspolizei (police secrète de l’Etat) et deviennent ainsi des traîtres et des assassins notoires (à Namur, souvenons-nous de l'assassinat du gouverneur Bovesse).
Ceux qui refusent la collaboration avec l’ennemi s’engagent dans les mouvements patriotiques ou se mettent discrètement au service des Forces Alliées et deviennent des Agents du Service du Renseignement et de l'Action. Ils seront reconnus légalement comme Agent du Service du Renseignement et de l’Action et feront partie de l’Armée du Renseignement et de l’Action. Ces années de guerre sont très pénibles, très dures humainement et physiquement. Il y aura de nombreux morts et blessés. Mais ces années ont été malgré tout exaltantes pour ceux qui oeuvrent quotidiennement et au risque de leur vie pour leur pays.
J'avais 15 ans 1/2 et j'ai voulu être de ceux-là avec bien sur les missions confiées à ceux de mon âge : surveillance ou faire le guet pendant les émissions radio clandestines et pendant les réunions discrètes, ou la rédaction de fausses cartes d'identité, ou le convoyage de parachutés ou de chef et autres agents du services de renseignement et d’action, ainsi que le transport de documents et de rapports d’observations.
Dès 1943 j'avais été mis en garde solennellement : être arrêté signifie torture, avant exécution par fusillade ou envoi dans un camp de concentration.
J’ai été fidèle à une seule et unique loi : tais-toi et fais ton devoir.
A la sortie de la guerre, je suis âgé de 17 ans. J’étais sans nulle doute un des plus jeunes si pas le plus jeune agent de l’armée du renseignement et de l’action. J’ai été décoré plusieurs fois, puis oublié de tous : il est vrai qu'étant en quelques sortes une taupe, les contacts avec les autres agents étaient à éviter.
A cause des atrocités commises par l’ennemi allemand et ses sbires nazis, j'ai gardé longtemps une haine féroce envers eux. Cette haine à commencer à s’estomper avec la poursuite de mes études en autodidacte. J’avais acquis une conviction qui devint ma devise : " ce qu'un autre peut faire, tu peux le faire aussi". J’ai obtenu les reconnaissances universitaires.
Plus tard, en accomplissant de nombreux voyage à l'étranger pour le travail ou des vacances, je refusais obstinément de mettre les pieds sur le sol allemand.
Maintenant, je suis âgé de plus de 80 ans et avec le temps, j'ai compris que tous les allemands n'étaient pas des nazis, qu'ils avaient été conditionnés dès leur plus jeune âge pour devenir des machines à obéir et à tuer et, enfin, que c'est peut-être la télévision allemande qui est la plus critique vis-à-vis de toute ces guerres absurdes. C'est pourquoi j'ai fait mon deuil de la haine qui m’animait mais vis-à-vis de certains seulement.
Je ne sais pas si je recommencerais tout ce que j’ai fait. Non pas par manque de patriotisme, car il est resté intact. Mais davantage par dégoût de la politique, sensée être l’organisation de la cité, et surtout dégoût de la presse qui ne soutient guère le Devoir de Mémoire dû aux Morts pour la Patrie, qui constituent les fondations-même de notre édifice Belgique, mais préfère réserver ses colonnes au seul Martyr Juif. Certes, je ne nie pas que la race juive ait été systématiquement anéantie dès l’invasion de la Pologne le 1er septembre 1939. Mais cette presse oublie trop facilement tous les résistants armés ou non qui sont morts dans les camps après avoir été torturés en Belgique déjà, non pas pour leur race, mais pour leur engagement au service de leur patrie.-
Epilogue :
Je viens de raconter comment l’ennemi allemand était perçu par un enfant, puis un adolescent, lesquels attachaient de l'importance à des situations de guerre qu'il avait vécues et se forgeait ainsi un jugement. Mais, je me dois de compléter cette approche en tenant compte de ce que j’ai appris après la guerre. Et il me faut remonter avant 1936 pour comprendre la suite des événements.
C'est en 1921 que Adolf Hitler commence à faire parler de lui en créant le parti national-socialiste (NSDAP). Il ébauche des sections d'assaut (SA) avec lesquelles il tente en 1923 à Munich un putsch qui échoue et le conduit en prison où il écrira sa bible : Mein Kampf. Dans ce livre, il expose ses sentiments racistes et surtout anti-juifs auxquels il attribue tous les maux de la terre. Il accuse les juifs de dominer le monde … l’enjeu est la destinée du monde … Il n’y a pourtant que 1% de juif en Allemagne, tout comme en France d’ailleurs. Ses thèses portent leurs fruits dans une Allemagne humiliée par la défaite de 1918 et le traité de Versailles. Ce dernier a restitué l'Alsace Lorraine à la France et impose d'autres cessions de terres, démilitarise et fixe à 20 milliards de marks-or le paiement au titre de dommages et réparations.
Ajoutons à cela la terrible crise de 1929 avec son cortège de chômage et de misères et on comprend que le terrain est prêt pour une nouvelle ascension des nazis qui porteront Hilter au pouvoir avec le titre de Fuehrer du Reich, rêvant déjà de dominer l'Europe et d'en exterminer tous les juifs. On sait ce qui en résultat avec les annexions de territoires et les guerres qu'il déclencha.
Mais, pour ce qui nous préoccupe ici, il faut savoir que c'est dès son accession au pouvoir au début de 1933 qu'il créa la sinistre Gestapo ou Geheime Staatspolizei pour police d’Etat secrète.
Sitôt à la tête de l’Etat allemand, le dictateur s’attaque au juifs (mai 1933, on brûle les livres …) et ordonne l'arrestation de tous les opposants au régime nazi et les envoie dans des camps. Pour convaincre le peuple, Hitler s'entoure de collaborateurs. Joseph Goebels, militant d’extrême droite 10 ans auparavant, est nommé ministre de la propagande et de l'information. Hermann Goering est nommé chef de la luftwaffe ou arme aérienne créée par une loi en mai 1935. C’est l’aviation militaire qui fit tant de morts sur nos routes avec ses avions stuka et qui fut à a base de la bataille d'Angleterre qui se déroula dans les airs. En 1938, on commence à brûler des synagogue et à casser toutes les vitres des magasins juifs, c’est la nuit de cristal.
Le peuple allemand est pris dans un étau : il faut être pour ou mourir, ou dénoncer ou être dénoncé et porter l'insigne de la croix gammée. C’est-à-dire se montrer bon nazi ou être exclus de la vie économique et sociale. Embrigadé dans les jeunesses hitlériennes, il fallait apprendre à ces jeunes à aller jusqu'à dénoncer les membres de leur propre famille s'il n'étaient pas pour le régime. Il fallait assister aux nombreuses parades de jour comme de nuit et tendre le bras vers le haut au point d'en avoir mal et savoir hurler "Heil Hitler" si on voulait trouver sa place dans la société allemande.
Hitler décide de créer des camps pour incarcérer les opposants à son régime fussent-ils allemands. Ces camps se développeront pour devenir les camps de concentration et d’extermination.
Dans ces camps furent rassemblés plus d’un million de juifs, mais aussi plus de 500.000 autres personnes regroupant des tziganes, des homosexuels, des opposants politiques et de plus en plus de résistants de pays occupés.
Dans ces camps officiaient des hommes devenus tristement célèbres comme Adolf Eichman, Joseph Mengele, et les constructeurs des chambres à gaz (trop nombreux à citer ici) … bref tous les collaborateurs nazis fanatiques et responsables de millions de morts. Les prisonniers sont condamnées à mourir par le travail forcé, exténuant, ou par le froid, la faim, les exécutions sommaires, les expériences médicales.
On comprend mieux, que muselé le peuple allemand se laissa entraîner par ce qui, lui apparaissait au début comme prometteur d'un avenir meilleur, puis plus tard, se laissa envahir par la peur, conditionné. N’a-t-on pas vu des gamins de 16 ans se battre jusqu'à la mort pour leur fuehrer qui leur avait inculqué le "vaincre ou mourir" ?
Voilà, pourquoi, j'ai étouffé ma haine des allemands. Je réserve cette haine aux allemands qui ont été des brutes malfaisantes, des criminels de guerre, même au plus petit échelon alors que les grands initiateurs, eux, fortune aidant, on trouvé refuge, généralement sous de faux noms, en Amérique Latine surtout en Argentine, pays qui les accueillit, les protégea et refusa toujours leur extradition.
Seuls les tout grands criminels de guerre firent l'objet d'un procès spectaculaire à Nürenberg et lourdement condamnés, voire exécutés par pendaison quand ils ne se sont pas suicidés avant le verdict comme Goering.
Voilà aussi pourquoi je suis convaincu, aujourd’hui, qu'il y a eu en Allemagne des citoyens qui ont souffert en silence, et qui n'ont pas pu ou n'ont pas su se rebeller contre le monstre qui les a entraînés dans ces sinistres destins et qui ont pleuré leur pays complètement détruit tout en se réjouissant d'un retour à la démocratie pour un temps seulement pour certains puisque le mur de Berlin, mur de la honte, viendra couper leur pays en deux (République Fédérale Allemande et République Démocratique Allemande), avec la prospérité d'un côté, et un manque de tout de l'autre avec le drame des familles longtemps séparées. Aujourd’hui il n’y a plus qu’une Allemagne.
C'est après mure réflexion que je me suis refusé d'être injuste vis-à-vis de ceux qui n'ont fait que subir et supporter et, à défaut de savoir qui était au courant des camps de concentration et qui ne l'était pas, en me disant aussi que le fils ne peut être responsable des actes de son père.
C’est ainsi que je me suis trouvé à dire Guten Morgen en entrant dans un ascenseur où se trouvaient des allemands.-
122-am : Sauvés par un petit bout de femme !
Les pilotes abattus dans nos régions belges étaient sauvés par un petit bout de femme !
par André Maillard ARA du Réseau Clarence
Qui sait encore aujourd’hui que les pilotes en majorité anglais qui étaient abattus par la défense aérienne allemande au-dessus de la Belgique étaient récupérés et renvoyés en Angleterre via la France et l’Espagne, voire le Portugal ?
La formation d’un bon pilote se déroulait sur plusieurs mois : quel gâchis en cas d’atterrissage en catastrophe. C’était aller à la pénurie de pilotes à brève échéance.
C’est à l’initiative d’une jeune femme de vingt cinq ans, décoratrice de formation, Andrée De Jongh, qu’un réseau de « récupérateurs » regroupait les pilotes tombés sur le sol belge et les convoyait de leur lieu de chute à leur lieu d’embarquement pour leur retour à la base dans un délai de deux à trois semaines et par tous les temps.
Comment était-ce possible, ces pilotes ne connaissaient ni le pays, ne pratiquait ni français, ni flamand ou si peu avec un accent terriblement anglais. Faire cela sans complicités était impossible.
Pourtant, ce le fût avec l’aide de résistants, qui vont non seulement les récupérer, mais les nourrir et les habiller, et parler à leur place en les accompagnant tout au long du trajet à pied, en tram, en train, et en voiture. C’était une véritable chaîne humaine.
Andrée De Jongh est sportive et dynamique. Ce petit bout de femme a de l’énergie à revendre et prend tous les risques pour atteindre le but : le point de chute en Espagne. Le Réseau Comète est mis sur pied en août 1941 avec l’accord du Consul britannique à Bilbao.
De relais en relais, les pilotes accompagnés vont traverser la France occupée, passer en Espagne par les Pyrénées et s’embarquer pour l’Angleterre. Pas moins de 25 passages des Pyrénées sont attribués à cette résistante hors du commun pleine de charme et de modestie. Elle paraissait si frèle et pourtant avait été surnommée « petit cyclone »!
Capturée par l’ennemi, elle est envoyée dans le camp de Ravensbruck, puis de Mounthausen. Libérée par les Alliés, mais gravement malade, elle survivra, et la santé retrouvée, elle réalisera enfin son rêve : devenir infirmière … et partir pour le Congo Belge pour y soigner les plus démunis, alors que l’Armée du Renseignement et de l’Action la nommera au grade militaire de Lieutenant-Colonel, que les anglais lui conféreront la « Goerge Medal », et que notre Roi lui attribuera le titre de Comtesse …
Le bilan de cette épopée : des centaines de bénévoles emprisonnés, vingt trois fusillés, cent trente trois morts de sévices et de faim … pour huit cents pilotes « récupérés ».-
Qui sait encore aujourd’hui que les pilotes en majorité anglais qui étaient abattus par la défense aérienne allemande au-dessus de la Belgique étaient récupérés et renvoyés en Angleterre via la France et l’Espagne, voire le Portugal ?
La formation d’un bon pilote se déroulait sur plusieurs mois : quel gâchis en cas d’atterrissage en catastrophe. C’était aller à la pénurie de pilotes à brève échéance.
C’est à l’initiative d’une jeune femme de vingt cinq ans, décoratrice de formation, Andrée De Jongh, qu’un réseau de « récupérateurs » regroupait les pilotes tombés sur le sol belge et les convoyait de leur lieu de chute à leur lieu d’embarquement pour leur retour à la base dans un délai de deux à trois semaines et par tous les temps.
Comment était-ce possible, ces pilotes ne connaissaient ni le pays, ne pratiquait ni français, ni flamand ou si peu avec un accent terriblement anglais. Faire cela sans complicités était impossible.
Pourtant, ce le fût avec l’aide de résistants, qui vont non seulement les récupérer, mais les nourrir et les habiller, et parler à leur place en les accompagnant tout au long du trajet à pied, en tram, en train, et en voiture. C’était une véritable chaîne humaine.
Andrée De Jongh est sportive et dynamique. Ce petit bout de femme a de l’énergie à revendre et prend tous les risques pour atteindre le but : le point de chute en Espagne. Le Réseau Comète est mis sur pied en août 1941 avec l’accord du Consul britannique à Bilbao.
De relais en relais, les pilotes accompagnés vont traverser la France occupée, passer en Espagne par les Pyrénées et s’embarquer pour l’Angleterre. Pas moins de 25 passages des Pyrénées sont attribués à cette résistante hors du commun pleine de charme et de modestie. Elle paraissait si frèle et pourtant avait été surnommée « petit cyclone »!
Capturée par l’ennemi, elle est envoyée dans le camp de Ravensbruck, puis de Mounthausen. Libérée par les Alliés, mais gravement malade, elle survivra, et la santé retrouvée, elle réalisera enfin son rêve : devenir infirmière … et partir pour le Congo Belge pour y soigner les plus démunis, alors que l’Armée du Renseignement et de l’Action la nommera au grade militaire de Lieutenant-Colonel, que les anglais lui conféreront la « Goerge Medal », et que notre Roi lui attribuera le titre de Comtesse …
Le bilan de cette épopée : des centaines de bénévoles emprisonnés, vingt trois fusillés, cent trente trois morts de sévices et de faim … pour huit cents pilotes « récupérés ».-
121-am : André De Jongh et le rail
Utilisatrice des chemins de fer belges pendant la guerre, une Grande Dame s’en est allée récemment.
Madame Andrée De Jong, résistante, nommée après la guerre officier supérieur des Services de Renseignement et d’Action (lieutenant-colonel), en utilisant notamment les chemins de fer belges, avait convoyé 750 aviateurs abattus au-dessus du territoire belge pour leur permettre de regagner l’Angleterre via la France et l’Espagne et remplir de nouvelles missions car la Royal Air Force en avait grand besoin pour bombarder les objectifs de l’ennemi.
Et bien que tout se faisait dans la plus complète discrétion, le manège d’aller et retour vers l’Espagne n’avait certainement pas échappé aux cheminots sans qu’elle fût jamais dénoncée par eux. Il est vrai que les agents des chemins de fer belges ont toujours aidé les Agents du Renseignement et de l’Action.
Je ne citerai que quelques exemples de mon vécu. Domicilié le long de la gare de formation de Ronet en banlieue namuroise sur la ligne de Namur-Charleroi, combien ai-je fait de fausses cartes d’identité pour des personnes « brûlées » que nous faisions évacuer vers la Suisse ? Après qu’elles soient parvenues à Ronet et avec la complicité des cheminots, nous allions parfois jusqu’à trouver ces personnes cachées dans le tender de la locomotive !
Des facteurs de gare de Ronet relevaient les destinations des trains et leur contenu en confiant leurs renseignements au chef de la halte de la gare voyageurs (qui sera, après la guerre, nommé au grade militaire de lieutenant des Services de Renseignement). Ce chef faisait ensuite suivre jusqu’aux Etats-Majors Alliés les précieuses informations.
Tous ces cheminots prenaient des risques énormes pour leur Patrie et nombreux sont les agents de tout le réseau ferré qui y laissèrent leur vie.
Voilà pourquoi, jeunes et moins jeunes sont moralement tenus de participer au Devoir de Mémoire envers ces héros disparus et la meilleure façon de le faire est de soutenir et d’adhérer aux associations de résistants en y devenant membre sympathisant.
A cette fin, il y a notamment l’Association des Résistants du Chemins de Fer (ARCF) et la Royale Union des Services du Renseignement et de l’Action (RUSRA).
André MAILLARD ,
Inspecteur du Mouvement (honoraire),
Auxiliaire A.R.A. du Réseau Clarence,
Membre de la Section Luxnam de la RUSRA,
Membre de l’Association Nationale des Résistants du Chemin de Fer.
Madame Andrée De Jong, résistante, nommée après la guerre officier supérieur des Services de Renseignement et d’Action (lieutenant-colonel), en utilisant notamment les chemins de fer belges, avait convoyé 750 aviateurs abattus au-dessus du territoire belge pour leur permettre de regagner l’Angleterre via la France et l’Espagne et remplir de nouvelles missions car la Royal Air Force en avait grand besoin pour bombarder les objectifs de l’ennemi.
Et bien que tout se faisait dans la plus complète discrétion, le manège d’aller et retour vers l’Espagne n’avait certainement pas échappé aux cheminots sans qu’elle fût jamais dénoncée par eux. Il est vrai que les agents des chemins de fer belges ont toujours aidé les Agents du Renseignement et de l’Action.
Je ne citerai que quelques exemples de mon vécu. Domicilié le long de la gare de formation de Ronet en banlieue namuroise sur la ligne de Namur-Charleroi, combien ai-je fait de fausses cartes d’identité pour des personnes « brûlées » que nous faisions évacuer vers la Suisse ? Après qu’elles soient parvenues à Ronet et avec la complicité des cheminots, nous allions parfois jusqu’à trouver ces personnes cachées dans le tender de la locomotive !
Des facteurs de gare de Ronet relevaient les destinations des trains et leur contenu en confiant leurs renseignements au chef de la halte de la gare voyageurs (qui sera, après la guerre, nommé au grade militaire de lieutenant des Services de Renseignement). Ce chef faisait ensuite suivre jusqu’aux Etats-Majors Alliés les précieuses informations.
Tous ces cheminots prenaient des risques énormes pour leur Patrie et nombreux sont les agents de tout le réseau ferré qui y laissèrent leur vie.
Voilà pourquoi, jeunes et moins jeunes sont moralement tenus de participer au Devoir de Mémoire envers ces héros disparus et la meilleure façon de le faire est de soutenir et d’adhérer aux associations de résistants en y devenant membre sympathisant.
A cette fin, il y a notamment l’Association des Résistants du Chemins de Fer (ARCF) et la Royale Union des Services du Renseignement et de l’Action (RUSRA).
André MAILLARD ,
Inspecteur du Mouvement (honoraire),
Auxiliaire A.R.A. du Réseau Clarence,
Membre de la Section Luxnam de la RUSRA,
Membre de l’Association Nationale des Résistants du Chemin de Fer.
120-am : Les réseaux d'évasion
par André Maillard ARA du Réseau Clarence
Le 13 octobre 2007, nous quittait André de Jongh à l’âge de 91 ans. C’est une femme hors du commun. Cette bruxelloise débute son engagement au service du pays à l’hôpital St Jean à Bruges comme ambulancière. La capitulation du 28 mai 40 y dépose de très nombreux blessés.
Ce petit bout de femme aux yeux clairs et au tempérament décidé comprend vite qu’un pilote d’avion blessé tombé en territoire ennemi, et une fois guéri, est envoyé dans les camps de prisonniers : c’est de la compétence perdue. Avec quelques amis, elle va ramener ces pilotes chez eux via la France et l’Espagne. Le Réseau Comète est né.
Pourquoi « Comète » ? Son père l’appelait déjà petit cyclone tant son caractère indépendant, volontaire, obstiné ne l’arrêtait jamais. Son activité s’étendra à tout résistant devant rejoindre l’Angleterre. Un officier anglais signale qu’un pilote abattu a été rapatrié à la vitesse d’une comète : nous sommes en 1942.
Le 15 janvier 1943, « Dédée » comme l’appelait ses camarades, avait à son actif trente-sept traversées des Pyrénées et convoyé cent-dix-huit hommes jusqu’à San Sebastian, dont quatre-vingts aviateurs quand elle est arrêtée par la gestapo. Après 7 mois d’interrogatoire et de privations, durant lesquels elle continuera de défendre son Réseau, elle est envoyée en Allemagne où elle séjournera dans plusieurs camps dont Ravensbruck et Mauthausen. Elle ne sera libérée que le 22 avril 1945.
Le Réseau Comète a évacué plus de huit cents hommes. Parmi les centaines de volontaires qui composaient le Réseau Comète et qui ont été emprisonnés, vingt-trois ont été fusillés et cent-trois sont morts de faim et de sévices.
De retour au pays, reposée et guérie, Andrée de Jongh réalise son rêve en 1953 : devenir infirmière et part pour secourir les lépreux au Congo Belge (Zaïre) pour terminer son parcours africain en 1978. Les plus hautes récompenses, de nombreuses décorations et un titre honorifique (vicomtesse) ne lui feront jamais perdre son tempérament volontaire et engagé au service des autres. Le Réseau Comète assure le Devoir de Mémoire via son site www.cometeline.org.
Mais n’oublions pas que d’autres Réseaux s’étaient spécialisés dans les évasions comme le Réseau ZERO, un des premiers à organiser le transfert vers l’Angleterre de Résistants en activité et « brûlés ».
Enfin, c’est aussi le Réseau créé par l’incroyable belge originaire de Spa, le lieutenant médecin Albert Grévisse qui prendra comme nom de guerre Pat O’Leary (ou Patrick Albert O’Leary, le soit-disant officier de la Royal Canadian Air Force). En octobre 1941 déjà, son réseau assistait les aviateurs récupérés en Allemagne, et les officiers évadés des Oflags. Il deviendra en 1942, le point d’aboutissement des lignes de récupération des aviateurs en Belgique et dans le Nord, et surtout du principal réseau : Comète.
Pat réussira à évacuer via les côtes françaises plus d’une centaine d’hommes par le bateau Tarana les 13 septembre et 12 octobre 1942. Mais Pat est arrêté et déporté. Le Réseau Pat O’Leary réussira à évacuer plus de six cents soldats, tandis qu’à Dachau, Pat retrouve Arthur Haulot. Ils seront libérés par Paul Levy qui accompagnait la 42e division d’infanterie américaine comme reporter, le 27 avril 1944. www.rusra-kuiad.blogspot.com (cliquer sur afficher mon profil complet).-
Le 13 octobre 2007, nous quittait André de Jongh à l’âge de 91 ans. C’est une femme hors du commun. Cette bruxelloise débute son engagement au service du pays à l’hôpital St Jean à Bruges comme ambulancière. La capitulation du 28 mai 40 y dépose de très nombreux blessés.
Ce petit bout de femme aux yeux clairs et au tempérament décidé comprend vite qu’un pilote d’avion blessé tombé en territoire ennemi, et une fois guéri, est envoyé dans les camps de prisonniers : c’est de la compétence perdue. Avec quelques amis, elle va ramener ces pilotes chez eux via la France et l’Espagne. Le Réseau Comète est né.
Pourquoi « Comète » ? Son père l’appelait déjà petit cyclone tant son caractère indépendant, volontaire, obstiné ne l’arrêtait jamais. Son activité s’étendra à tout résistant devant rejoindre l’Angleterre. Un officier anglais signale qu’un pilote abattu a été rapatrié à la vitesse d’une comète : nous sommes en 1942.
Le 15 janvier 1943, « Dédée » comme l’appelait ses camarades, avait à son actif trente-sept traversées des Pyrénées et convoyé cent-dix-huit hommes jusqu’à San Sebastian, dont quatre-vingts aviateurs quand elle est arrêtée par la gestapo. Après 7 mois d’interrogatoire et de privations, durant lesquels elle continuera de défendre son Réseau, elle est envoyée en Allemagne où elle séjournera dans plusieurs camps dont Ravensbruck et Mauthausen. Elle ne sera libérée que le 22 avril 1945.
Le Réseau Comète a évacué plus de huit cents hommes. Parmi les centaines de volontaires qui composaient le Réseau Comète et qui ont été emprisonnés, vingt-trois ont été fusillés et cent-trois sont morts de faim et de sévices.
De retour au pays, reposée et guérie, Andrée de Jongh réalise son rêve en 1953 : devenir infirmière et part pour secourir les lépreux au Congo Belge (Zaïre) pour terminer son parcours africain en 1978. Les plus hautes récompenses, de nombreuses décorations et un titre honorifique (vicomtesse) ne lui feront jamais perdre son tempérament volontaire et engagé au service des autres. Le Réseau Comète assure le Devoir de Mémoire via son site www.cometeline.org.
Mais n’oublions pas que d’autres Réseaux s’étaient spécialisés dans les évasions comme le Réseau ZERO, un des premiers à organiser le transfert vers l’Angleterre de Résistants en activité et « brûlés ».
Enfin, c’est aussi le Réseau créé par l’incroyable belge originaire de Spa, le lieutenant médecin Albert Grévisse qui prendra comme nom de guerre Pat O’Leary (ou Patrick Albert O’Leary, le soit-disant officier de la Royal Canadian Air Force). En octobre 1941 déjà, son réseau assistait les aviateurs récupérés en Allemagne, et les officiers évadés des Oflags. Il deviendra en 1942, le point d’aboutissement des lignes de récupération des aviateurs en Belgique et dans le Nord, et surtout du principal réseau : Comète.
Pat réussira à évacuer via les côtes françaises plus d’une centaine d’hommes par le bateau Tarana les 13 septembre et 12 octobre 1942. Mais Pat est arrêté et déporté. Le Réseau Pat O’Leary réussira à évacuer plus de six cents soldats, tandis qu’à Dachau, Pat retrouve Arthur Haulot. Ils seront libérés par Paul Levy qui accompagnait la 42e division d’infanterie américaine comme reporter, le 27 avril 1944. www.rusra-kuiad.blogspot.com (cliquer sur afficher mon profil complet).-
119-am : Ceci aurait pu être un conte
par André Maillard, ARA du Réseau Clarence
Il marche dans la nuit, l’oreille aux aguets, attentif au moindre bruit, il sait que la mort peut survenir à tout instant. Dans le lointain, il voit le but de sa longue marche à travers la campagne : la ferme où il est attendu, où il avalera rapidement un potage chaud tandis qu'un enfant de la ferme monte au grenier, ouvre la lucarne et scrute l'horizon. Puis un résistant, sorti de la pénombre, entre et se borne à dire "c'est le moment". Oui c'est le moment de se diriger, là-bas, vers la prairie où, déjà, quelques hommes balisent une piste où dans quelques minutes viendra se poser un petit avion de la R.A.F. ou Royal Air Force, guidé par les feux allumés au dernier moment. C'est un moment crucial car le bruit du moteur qui tourne n'est pas imperceptible.
Rapidement, il traverse l'espace qui le distance de l'appareil, grimpe à bord, lance un signe d'adieu et l'avion décolle pour rejoindre la Grande-Bretagne. Dans la carlingue, il fait froid : un des deux aviateurs lui tend une couverture et ils attendent l'arrivée avec l'espoir qu'un chasseur allemand ne les repère et ne les abattent dans les eaux glacées de la manche. Puis, c’est l'atterrissage, la prise en charge par les alliés, tandis qu'il peut se dire "ouf, mission accomplie" tout en remettant les documents pour lesquels il a risqué sa vie.
Mais à Londres, il n' a pas le temps de s'amuser ; déjà il faut se livrer à des exercices pénibles pour préparer son retour sur la terre belge, muni de consignes pour la résistance en vue de favoriser la victoire finale. Et déjà on ajuste un parachute sur son dos, on lui donne les dernières consignes et il grimpe dans la carlingue de l'avion qui va le parachuter. Il fait toujours froid, le temps d'avaler une gorgée de café chaud et voilà la lumière verte qui s'allume, signe que c'est le moment de sauter. Même crainte, pendant qu'il se balance doucement il se demande qui l'attendra : des résistants ou une arme allemande pointée vers lui ? Même scénario, le gamin une fois encore aux aguets dans son grenier, une soupe chaude avalée rapidement et le rendez-vous avec les dirigeants de la Résistance qui l'attendent avec impatience.
Malheureusement, à côté d'un Agent du Renseignement et de l'Action qui vient de remplir une mission avec succès, combien y en a-t-il d'autres qui n'ont pas eu cette chance. Arrêtés par la gestapo, torturés, puis envoyés en camp de concentration, morts de faim, de froid, de maladie où sous la torture, ils se sont éteints dans la clandestinité la plus totale. A ceux-là,nous avons le devoir de penser, nous avons un devoir de mémoire car c'est à leur sacrifice que nous devons notre liberté. Et comment mieux remplir notre devoir de mémoire qu'en rejoignant, comme membre sympathisant les associations de résistants dont, notamment la Royale Union des Services du Renseignement et de l'Action (R.U.S.R.A.). C'est là tout ce que nous pouvons encore faire pour eux. Et c'est mieux que de les plonger dans l'oubli.-
Il marche dans la nuit, l’oreille aux aguets, attentif au moindre bruit, il sait que la mort peut survenir à tout instant. Dans le lointain, il voit le but de sa longue marche à travers la campagne : la ferme où il est attendu, où il avalera rapidement un potage chaud tandis qu'un enfant de la ferme monte au grenier, ouvre la lucarne et scrute l'horizon. Puis un résistant, sorti de la pénombre, entre et se borne à dire "c'est le moment". Oui c'est le moment de se diriger, là-bas, vers la prairie où, déjà, quelques hommes balisent une piste où dans quelques minutes viendra se poser un petit avion de la R.A.F. ou Royal Air Force, guidé par les feux allumés au dernier moment. C'est un moment crucial car le bruit du moteur qui tourne n'est pas imperceptible.
Rapidement, il traverse l'espace qui le distance de l'appareil, grimpe à bord, lance un signe d'adieu et l'avion décolle pour rejoindre la Grande-Bretagne. Dans la carlingue, il fait froid : un des deux aviateurs lui tend une couverture et ils attendent l'arrivée avec l'espoir qu'un chasseur allemand ne les repère et ne les abattent dans les eaux glacées de la manche. Puis, c’est l'atterrissage, la prise en charge par les alliés, tandis qu'il peut se dire "ouf, mission accomplie" tout en remettant les documents pour lesquels il a risqué sa vie.
Mais à Londres, il n' a pas le temps de s'amuser ; déjà il faut se livrer à des exercices pénibles pour préparer son retour sur la terre belge, muni de consignes pour la résistance en vue de favoriser la victoire finale. Et déjà on ajuste un parachute sur son dos, on lui donne les dernières consignes et il grimpe dans la carlingue de l'avion qui va le parachuter. Il fait toujours froid, le temps d'avaler une gorgée de café chaud et voilà la lumière verte qui s'allume, signe que c'est le moment de sauter. Même crainte, pendant qu'il se balance doucement il se demande qui l'attendra : des résistants ou une arme allemande pointée vers lui ? Même scénario, le gamin une fois encore aux aguets dans son grenier, une soupe chaude avalée rapidement et le rendez-vous avec les dirigeants de la Résistance qui l'attendent avec impatience.
Malheureusement, à côté d'un Agent du Renseignement et de l'Action qui vient de remplir une mission avec succès, combien y en a-t-il d'autres qui n'ont pas eu cette chance. Arrêtés par la gestapo, torturés, puis envoyés en camp de concentration, morts de faim, de froid, de maladie où sous la torture, ils se sont éteints dans la clandestinité la plus totale. A ceux-là,nous avons le devoir de penser, nous avons un devoir de mémoire car c'est à leur sacrifice que nous devons notre liberté. Et comment mieux remplir notre devoir de mémoire qu'en rejoignant, comme membre sympathisant les associations de résistants dont, notamment la Royale Union des Services du Renseignement et de l'Action (R.U.S.R.A.). C'est là tout ce que nous pouvons encore faire pour eux. Et c'est mieux que de les plonger dans l'oubli.-
118-am : L'anecdote de la malette
par André Maillard, ARA du Réseau Clarence
C’est un moment précis de mon existence dont je me souviens. Je vivais heureux et insouciant à Ronet où j’avais été confié par ma mère à mon oncle suite au décès de mon père alors que je n’avais que 7 ans. Quand la guerre éclate le 8 mai 1940, j’ai 13 ans et poursuis mes études à l’Institut Saint Aubain à Namur (là où se trouve le Campus des Facultés actuellement). Je me rends en train à Namur, au départ de la gare de Ronet, centre névralgique des chemins de fer sur la ligne Charleroi-Namur : les wagons de marchandises y étaient triés et les nouveaux convois organisés.
Régulièrement, mon oncle me demandait de déposer des documents à diverses adresses à Namur. A cette époque, on obéit, on ne discute pas. Et ces petits services duraient depuis de nombreux mois.
Je me souviens avoir été appelé par le Frère Mémoire, directeur de l’Institut. Nous étions en 1943, j’avais déjà 16 ans. Il me m’est d’abord en garde en précisant que les résistants pris par l’ennemi sont torturés et presque toujours envoyés dans des camps et observe ma réaction : aucune à vrai dire, si ce n’est : oui cher Frère !
Et bientôt, le Frère Mémoire aussi me remet des documents pour mon oncle. Il s’agissait de cartes militaires bien détaillées de ma région avec des inscriptions manuscrites.
Ce jour-là, je peux rentrer tout fier à la maison. A mon arrivée à la gare de Ronet, je traverse les voies : c’est un raccourci pour rentrer au plus vite chez moi, quand un coup de sifflet m’arrête dans mon élan. Deux hommes en long manteau de cuir noir m’interpellent en français: police allemande !
Je leur fait face et déclare haut et fort que je traverse les voies pour rentrer chez moi par le jardin qui longe les voies, car mes parents sont absents, et je ne pourrai rentrer par la rue … Pour réponse, je ne reçois qu’un vague geste de mépris et d’indifférence et quelques paroles banales du genre : c’est bon pour une fois, mais ne recommence plus ! Je ne me souviens plus de ma réponse … s’il y en eût une … mais je pris mes jambes à mon cou sans demander mon reste.
Je viens de vivre ma toute première expérience de résistant, car dans ma mallette, je détiens avec mes cours de classe bien d’autres documents !
Le 6 juillet 1946, je reçois la carte n° 15066 d’Agent du Réseau Clarence de l’Union des Services du Renseignement et de l’Action : elle porte mes nom et prénom. Je vais avoir 19 ans, mais on m’en donne bien davantage.
La guerre est bien finie quand je suis convoqué un jour à la prison de Namur où séjournent des personnes qui ont collaborés avec l’ennemi. Je dois identifier mes deux policiers parmi de nombreux autres. Mais je ne suis plus en mesure de les reconnaître tant leurs vêtements actuels sont différents. Ils ont été conduits en rang par deux et à pied jusqu'au Palais de Justice où ils ont été jugés. Quelques jours plus tard, j’apprends que certains de ces collaborateurs ont été exécutés à la Citadelle de Namur.-
C’est un moment précis de mon existence dont je me souviens. Je vivais heureux et insouciant à Ronet où j’avais été confié par ma mère à mon oncle suite au décès de mon père alors que je n’avais que 7 ans. Quand la guerre éclate le 8 mai 1940, j’ai 13 ans et poursuis mes études à l’Institut Saint Aubain à Namur (là où se trouve le Campus des Facultés actuellement). Je me rends en train à Namur, au départ de la gare de Ronet, centre névralgique des chemins de fer sur la ligne Charleroi-Namur : les wagons de marchandises y étaient triés et les nouveaux convois organisés.
Régulièrement, mon oncle me demandait de déposer des documents à diverses adresses à Namur. A cette époque, on obéit, on ne discute pas. Et ces petits services duraient depuis de nombreux mois.
Je me souviens avoir été appelé par le Frère Mémoire, directeur de l’Institut. Nous étions en 1943, j’avais déjà 16 ans. Il me m’est d’abord en garde en précisant que les résistants pris par l’ennemi sont torturés et presque toujours envoyés dans des camps et observe ma réaction : aucune à vrai dire, si ce n’est : oui cher Frère !
Et bientôt, le Frère Mémoire aussi me remet des documents pour mon oncle. Il s’agissait de cartes militaires bien détaillées de ma région avec des inscriptions manuscrites.
Ce jour-là, je peux rentrer tout fier à la maison. A mon arrivée à la gare de Ronet, je traverse les voies : c’est un raccourci pour rentrer au plus vite chez moi, quand un coup de sifflet m’arrête dans mon élan. Deux hommes en long manteau de cuir noir m’interpellent en français: police allemande !
Je leur fait face et déclare haut et fort que je traverse les voies pour rentrer chez moi par le jardin qui longe les voies, car mes parents sont absents, et je ne pourrai rentrer par la rue … Pour réponse, je ne reçois qu’un vague geste de mépris et d’indifférence et quelques paroles banales du genre : c’est bon pour une fois, mais ne recommence plus ! Je ne me souviens plus de ma réponse … s’il y en eût une … mais je pris mes jambes à mon cou sans demander mon reste.
Je viens de vivre ma toute première expérience de résistant, car dans ma mallette, je détiens avec mes cours de classe bien d’autres documents !
Le 6 juillet 1946, je reçois la carte n° 15066 d’Agent du Réseau Clarence de l’Union des Services du Renseignement et de l’Action : elle porte mes nom et prénom. Je vais avoir 19 ans, mais on m’en donne bien davantage.
La guerre est bien finie quand je suis convoqué un jour à la prison de Namur où séjournent des personnes qui ont collaborés avec l’ennemi. Je dois identifier mes deux policiers parmi de nombreux autres. Mais je ne suis plus en mesure de les reconnaître tant leurs vêtements actuels sont différents. Ils ont été conduits en rang par deux et à pied jusqu'au Palais de Justice où ils ont été jugés. Quelques jours plus tard, j’apprends que certains de ces collaborateurs ont été exécutés à la Citadelle de Namur.-
117-am : La malle et la bombe
par André MAILLARD, A.R.A. du Réseau Clarence
Depuis 1942, le chef de la brigade des recherches de la gendarmerie de Namur venait chez nous à Ronet et y déposait des dossiers à charges des inciviques, des dénonciateurs et des collaborateurs de tous poils en vue des sanctions à prendre à leur égard à la libération.
Ces documents étaient déposés dans une malle, laquelle étaient ensuite montée dans ma chambre et déposée à côté d’un sac de froment.
En 1944, les Alliés décidèrent de bombarder les installations de chemin de fer car le débarquement était proche.
C’est ainsi que par un message personnel de la B.B.C. , nous apprenions que la gare de formation de Ronet allait être bombardée par un beau jour de printemps 1944. En hommes avertis, nous allâmes nous réfugier sur les hauteurs de Flawinne, commune dont Ronet était un hameau.
Et, effectivement, les bombardiers alliés déversèrent des tonnes de bombes au phosphore qui firent brûler la gare pendant 10 jours tandis que les maisons qui longeaient la ligne Namur – Charleroi étaient détruites ou fortement sinistrées. Malheureusement, la nôtre fût du lot.
Quelle ne fut pas notre surprise en pénétrant dans les décombres de constater que la malle et le sac de froment étaient restés intacts. Nous avons supposé que la bombe qui avait creusé un grand trou entre ma chambre et le rez-de-chaussée avait aussi entraîné avec elle le sac de froment. Celui-ci, mou, ne s’était pas éventré et avait certainement protégé la malle dans sa chute.
Mais malgré la situation inconfortable d’avoir tout perdu, nous étions heureux que le travail de constitution des dossiers des inciviques n’était pas perdu, car le moment des règlements de compte nous paraissait très proche.-
Depuis 1942, le chef de la brigade des recherches de la gendarmerie de Namur venait chez nous à Ronet et y déposait des dossiers à charges des inciviques, des dénonciateurs et des collaborateurs de tous poils en vue des sanctions à prendre à leur égard à la libération.
Ces documents étaient déposés dans une malle, laquelle étaient ensuite montée dans ma chambre et déposée à côté d’un sac de froment.
En 1944, les Alliés décidèrent de bombarder les installations de chemin de fer car le débarquement était proche.
C’est ainsi que par un message personnel de la B.B.C. , nous apprenions que la gare de formation de Ronet allait être bombardée par un beau jour de printemps 1944. En hommes avertis, nous allâmes nous réfugier sur les hauteurs de Flawinne, commune dont Ronet était un hameau.
Et, effectivement, les bombardiers alliés déversèrent des tonnes de bombes au phosphore qui firent brûler la gare pendant 10 jours tandis que les maisons qui longeaient la ligne Namur – Charleroi étaient détruites ou fortement sinistrées. Malheureusement, la nôtre fût du lot.
Quelle ne fut pas notre surprise en pénétrant dans les décombres de constater que la malle et le sac de froment étaient restés intacts. Nous avons supposé que la bombe qui avait creusé un grand trou entre ma chambre et le rez-de-chaussée avait aussi entraîné avec elle le sac de froment. Celui-ci, mou, ne s’était pas éventré et avait certainement protégé la malle dans sa chute.
Mais malgré la situation inconfortable d’avoir tout perdu, nous étions heureux que le travail de constitution des dossiers des inciviques n’était pas perdu, car le moment des règlements de compte nous paraissait très proche.-
116-am : Vie et mort des cloches de nos églises
par André Maillard, ARA du Réseau Clarence
Qu’elles soient de nos villes ou de nos villages, les cloches rythment notre quotidien. Elles portent des noms. Elles sont fêtées et toute la communauté vibre avec elles.
Elles sonnent gaiement pour le baptême des nouveaux nés. Elles sonnent pour l’appel à la prière et aux messes. Elles sonnent pour les mariages des jeunes. Elles sonnent aussi bien tristement le glas pour annoncer le départ d’un des nôtres ou une catastrophe.
Les cloches constituent un peu les messages S.M.S. de jadis … même si elles continuent de sonner faisant partie d’un appel que nous n’entendons plus.
Durant la guerre, tout le quotidien vivait au seul rythme du son des cloches jusqu’au jour où les unes après les autres, elles se sont tues. Que se passait-il ? L’ennemi les volait pour les fondre et les transformer en armes. Des cloches symboles de paix étaient mises au service de la guerre et plongeaient nos régions dans le silence, provocant la désorganisation et l’absence de rythme quotidien.
Si le souvenir de ces événements reste ancré dans la mémoire de ceux qui les ont vécus, n'est-il pas important aujourd’hui de penser aux hommes de l’ombre qui se sont battus contre l’envahisseur, telles des taupes.
En étroite collaborations avec les Etats Majors alliés, les agents des Services du Renseignement et de l'Action ont oeuvré à cette libération. Beaucoup sont décédés en mission parce que l’ennemi avait bien vite réalisé que ces hommes de l’ombre sapaient la base de son effort de guerre.
Torturés, fusillés, morts de faim, de froid, et d'épuisement, ou morts des suites des mauvais traitements subis dans les camps de l’ennemi, et une fois rentrés au pays, des séquelles contractées pendant leur internement, … nous leur devons d'avoir apporté une aide immense à la Libération. N'oublions jamais que s'il n'y avait pas eu ces combattants-là, notre vie eût été tout autre aujourd’hui.
C'est pourquoi nous avons l'impérieux devoir de garder intact le souvenir et d'en informer notre jeunesse en participant au Devoir de Mémoire. Et pourquoi ne pas adhérer comme sympathisant à une association patriotique ? Voilà un acte concret d’engagement.-
Qu’elles soient de nos villes ou de nos villages, les cloches rythment notre quotidien. Elles portent des noms. Elles sont fêtées et toute la communauté vibre avec elles.
Elles sonnent gaiement pour le baptême des nouveaux nés. Elles sonnent pour l’appel à la prière et aux messes. Elles sonnent pour les mariages des jeunes. Elles sonnent aussi bien tristement le glas pour annoncer le départ d’un des nôtres ou une catastrophe.
Les cloches constituent un peu les messages S.M.S. de jadis … même si elles continuent de sonner faisant partie d’un appel que nous n’entendons plus.
Durant la guerre, tout le quotidien vivait au seul rythme du son des cloches jusqu’au jour où les unes après les autres, elles se sont tues. Que se passait-il ? L’ennemi les volait pour les fondre et les transformer en armes. Des cloches symboles de paix étaient mises au service de la guerre et plongeaient nos régions dans le silence, provocant la désorganisation et l’absence de rythme quotidien.
Si le souvenir de ces événements reste ancré dans la mémoire de ceux qui les ont vécus, n'est-il pas important aujourd’hui de penser aux hommes de l’ombre qui se sont battus contre l’envahisseur, telles des taupes.
En étroite collaborations avec les Etats Majors alliés, les agents des Services du Renseignement et de l'Action ont oeuvré à cette libération. Beaucoup sont décédés en mission parce que l’ennemi avait bien vite réalisé que ces hommes de l’ombre sapaient la base de son effort de guerre.
Torturés, fusillés, morts de faim, de froid, et d'épuisement, ou morts des suites des mauvais traitements subis dans les camps de l’ennemi, et une fois rentrés au pays, des séquelles contractées pendant leur internement, … nous leur devons d'avoir apporté une aide immense à la Libération. N'oublions jamais que s'il n'y avait pas eu ces combattants-là, notre vie eût été tout autre aujourd’hui.
C'est pourquoi nous avons l'impérieux devoir de garder intact le souvenir et d'en informer notre jeunesse en participant au Devoir de Mémoire. Et pourquoi ne pas adhérer comme sympathisant à une association patriotique ? Voilà un acte concret d’engagement.-
115-am : Le révolver
par André MAILLARD, A.R.A. du Réseau Clarence
Nous sommes en 1943. Il nous est communiqué qu’une personne habitant Houyet désire nous offrir un révolver ayant échappé à la réquisition des armes par les allemands. Une seule condition est mise : aller le chercher.
Une dame, Madame Jamin, accepte cette mission et je suis chargé de l’accompagner par mesure de sécurité.
Arrivé en train à Houyet et suivant la consigne de ne connaître que l’agent auquel nous sommes attachés, je vais me promener tandis que Mme Jamin va chercher l’arme qu’elle dépose dans sa sacoche.
Le voyage de retour se fait sans encombre mais l’inquiétude commence à nous gagner en approchant de Namur car nous savons que très régulièrement des contrôleurs du ravitaillement accompagnés de militaires allemands attendent l’arrivée des trains venant des Ardennes afin de saisir tout produit alimentaire transporté dans les bagages. Nous savons aussi qu’ils fouillent régulièrement les bagages à main pour voir si une demi livre de beurre ou un morceau de saucisson n’y sont pas dissimulés.
Il faut bien se dire que pendant la guerre, la possession d’une arme à feu peut entraîner une condamnation allant jusqu’à la peine de mort. Dans les gares, il y a des agents de la SNCB qui contrôlent les billets et les poinçonnent. C’est une formalité indispensable pour accéder aux quais. De plus, la sortie se fait par une issue spécialement réservée aux voyageurs qui souhaitent quitter la gare. C’est bien entendu l’endroit privilégié des chasseurs de ravitaillement.
Heureusement, je dispose d’un abonnement de chemin de fer. J’ai donc mis l’arme en poche puis je me suis rendu à l’entrée de la gare, montrant au garde de la salle d’attente mon abonnement en prétextant sortir par là pour éviter qu’en faisant la queue à la sortie, je ne manque mon bus, le n° 9.
Retrouvant alors Mme Jamin, nous passons l’air tout innocent devant les contrôleurs et le camion des chasseurs de ravitaillement attendant leurs victimes, pour aller chercher le bus et rentrer à Ronet.
Naturellement, nous poussions un « ouf » de soulagement. Quant à l’arme, elle pris bien vite le chemin de la résistance armée.-
Nous sommes en 1943. Il nous est communiqué qu’une personne habitant Houyet désire nous offrir un révolver ayant échappé à la réquisition des armes par les allemands. Une seule condition est mise : aller le chercher.
Une dame, Madame Jamin, accepte cette mission et je suis chargé de l’accompagner par mesure de sécurité.
Arrivé en train à Houyet et suivant la consigne de ne connaître que l’agent auquel nous sommes attachés, je vais me promener tandis que Mme Jamin va chercher l’arme qu’elle dépose dans sa sacoche.
Le voyage de retour se fait sans encombre mais l’inquiétude commence à nous gagner en approchant de Namur car nous savons que très régulièrement des contrôleurs du ravitaillement accompagnés de militaires allemands attendent l’arrivée des trains venant des Ardennes afin de saisir tout produit alimentaire transporté dans les bagages. Nous savons aussi qu’ils fouillent régulièrement les bagages à main pour voir si une demi livre de beurre ou un morceau de saucisson n’y sont pas dissimulés.
Il faut bien se dire que pendant la guerre, la possession d’une arme à feu peut entraîner une condamnation allant jusqu’à la peine de mort. Dans les gares, il y a des agents de la SNCB qui contrôlent les billets et les poinçonnent. C’est une formalité indispensable pour accéder aux quais. De plus, la sortie se fait par une issue spécialement réservée aux voyageurs qui souhaitent quitter la gare. C’est bien entendu l’endroit privilégié des chasseurs de ravitaillement.
Heureusement, je dispose d’un abonnement de chemin de fer. J’ai donc mis l’arme en poche puis je me suis rendu à l’entrée de la gare, montrant au garde de la salle d’attente mon abonnement en prétextant sortir par là pour éviter qu’en faisant la queue à la sortie, je ne manque mon bus, le n° 9.
Retrouvant alors Mme Jamin, nous passons l’air tout innocent devant les contrôleurs et le camion des chasseurs de ravitaillement attendant leurs victimes, pour aller chercher le bus et rentrer à Ronet.
Naturellement, nous poussions un « ouf » de soulagement. Quant à l’arme, elle pris bien vite le chemin de la résistance armée.-
114-am : Recommandations à un jeune résistant !
par André Maillard, ARA du Réseau Clarence
Souvent, j’ai été questionné sur la conscience ou non, à cet âge, du danger encouru lors d’actions destinées à nuire à l’envahisseur allemand. Je n’étais bien entendu pas au courant de l’organisation du Service de Renseignement et d’Action, ni de mon appartenance au Réseau Clarence.
Quelles missions pouvaient-on confier à un jeune étudiant habitant chez un oncle résistant et qui réclamait avec insistance de prendre part à l’action ?
La « mission-surveillance » était la principale. D’une fenêtre située à l’étage, je devais signaler tout mouvement ennemi observé et principalement toute arrivée de voiture munie d’une antenne de goniométrie alors que mon oncle se livrait avec d’autres à des activités résistantes que je ne découvris qu’après la guerre.
La « mission courrier » devint la plus courante : être un porteur de courriers à remettre en mains propres à un lieu précis.
La « mission faux papiers » se faisait sans aucune retenue : remplir de fausses cartes d’identités à l’intention de personnes « brûlées » ou « évacuées » vers d’autres cieux plus accueillants.
La « mission accompagnement » où je marchais devant un responsable du Service de Renseignement et d’Action inconnu pour prévenir de toute arrivée ou rencontre suspectes.
Les recommandations élémentaires étaient au nombre de quatre :
1) des contacts uniquement avec les interlocuteurs habituels ;
2) jamais plus de deux ou trois contacts différents ;
3) discrétion absolue (ne pas connaître les noms) ;
Souvent, j’ai été questionné sur la conscience ou non, à cet âge, du danger encouru lors d’actions destinées à nuire à l’envahisseur allemand. Je n’étais bien entendu pas au courant de l’organisation du Service de Renseignement et d’Action, ni de mon appartenance au Réseau Clarence.
Quelles missions pouvaient-on confier à un jeune étudiant habitant chez un oncle résistant et qui réclamait avec insistance de prendre part à l’action ?
La « mission-surveillance » était la principale. D’une fenêtre située à l’étage, je devais signaler tout mouvement ennemi observé et principalement toute arrivée de voiture munie d’une antenne de goniométrie alors que mon oncle se livrait avec d’autres à des activités résistantes que je ne découvris qu’après la guerre.
La « mission courrier » devint la plus courante : être un porteur de courriers à remettre en mains propres à un lieu précis.
La « mission faux papiers » se faisait sans aucune retenue : remplir de fausses cartes d’identités à l’intention de personnes « brûlées » ou « évacuées » vers d’autres cieux plus accueillants.
La « mission accompagnement » où je marchais devant un responsable du Service de Renseignement et d’Action inconnu pour prévenir de toute arrivée ou rencontre suspectes.
Les recommandations élémentaires étaient au nombre de quatre :
1) des contacts uniquement avec les interlocuteurs habituels ;
2) jamais plus de deux ou trois contacts différents ;
3) discrétion absolue (ne pas connaître les noms) ;
4) oublier ce qui n’est pas essentiel de connaître.
En somme, cela paraissait bien peu de chose à réaliser pour un jeune à cette époque de la guerre 1940-1945. Encore fallait-il le faire !
En somme, cela paraissait bien peu de chose à réaliser pour un jeune à cette époque de la guerre 1940-1945. Encore fallait-il le faire !
113-am : Ceci n'arrive pas qu'aux autres !
par André Maillard, ARA du Réseau Clarence
Pas longtemps après mon début d’activité dans les services du renseignement étant étudiant à l’Institut Saint Aubain de Namur, je fus appelé chez le Frère Directeur pour m’entendre dire que le résistant pris par l’ennemi était torturé puis fusillé ou envoyé dans un camp de concentration qui n’était autre qu’un camp de la mort. Pourquoi cet entretien ? Avait-il reçu la mission de me sonder ? Je n’en sais rien mais ma réponse fut brève : oui Cher Frère !
Cet entretien fût concluant car un jour de 1943, il me confia un pli à remettre à un contact à la halte de la gare de Ronet dans un bureau précis. Pour y aller, je devais traverser les voies du chemin de fer.
Le lieu convenu en vue, je me trouve nez à nez en présence de deux civils, facilement identifiables avec leur gabardine de cuir noir et chapeau feutré. Parlant français, ils m’interpellent : police allemande ! ils voulaient connaître la raison de ma présence ici. Avec aplomb, je leur répondis que j’habitais le long du chemin de fer et que mes parents étaient partis ce matin-là en oubliant de me confier la clé. Je ne pouvais dés lors que rentrer par le jardin. J’habitais réellement le long de la ligne 130 Namur- Charleroi. Voyant que j’étais étudiant, ils me laissèrent partir non sans m’avoir signifié que je n’avais plus à passer par là. Ils ne songèrent pas à examiner le contenu de mon cartable où ils auraient trouvé les cartes d’Etat Major destinées aux Alliés . Je m’encouru conscient que je venais d’échapper au pire.
J’avais raconté cela au chef de la brigade des recherches de la gendarmerie qui constituait les dossiers des inciviques chez moi en vue des sanctions à infliger à la libération.
Namur libérée, je fus invité à aller à la prison de Namur en vue de reconnaître les deux policiers qui m’avaient interpellé mais devant tous ces traîtres à la mine déconfite qui attendaient en rang leur départ pour le Palais de Justice situé dans la ville, il ne me fut pas possible de les reconnaître avec certitude. Ce fait s’était déroulé il y a plus d’un an, et j’avais vécu d’autres moments tout aussi intenses.
Quelques jours plus tard, j’appris que douze d’entre eux avaient été fusillés sur les remparts de la Citadelle.-
Pas longtemps après mon début d’activité dans les services du renseignement étant étudiant à l’Institut Saint Aubain de Namur, je fus appelé chez le Frère Directeur pour m’entendre dire que le résistant pris par l’ennemi était torturé puis fusillé ou envoyé dans un camp de concentration qui n’était autre qu’un camp de la mort. Pourquoi cet entretien ? Avait-il reçu la mission de me sonder ? Je n’en sais rien mais ma réponse fut brève : oui Cher Frère !
Cet entretien fût concluant car un jour de 1943, il me confia un pli à remettre à un contact à la halte de la gare de Ronet dans un bureau précis. Pour y aller, je devais traverser les voies du chemin de fer.
Le lieu convenu en vue, je me trouve nez à nez en présence de deux civils, facilement identifiables avec leur gabardine de cuir noir et chapeau feutré. Parlant français, ils m’interpellent : police allemande ! ils voulaient connaître la raison de ma présence ici. Avec aplomb, je leur répondis que j’habitais le long du chemin de fer et que mes parents étaient partis ce matin-là en oubliant de me confier la clé. Je ne pouvais dés lors que rentrer par le jardin. J’habitais réellement le long de la ligne 130 Namur- Charleroi. Voyant que j’étais étudiant, ils me laissèrent partir non sans m’avoir signifié que je n’avais plus à passer par là. Ils ne songèrent pas à examiner le contenu de mon cartable où ils auraient trouvé les cartes d’Etat Major destinées aux Alliés . Je m’encouru conscient que je venais d’échapper au pire.
J’avais raconté cela au chef de la brigade des recherches de la gendarmerie qui constituait les dossiers des inciviques chez moi en vue des sanctions à infliger à la libération.
Namur libérée, je fus invité à aller à la prison de Namur en vue de reconnaître les deux policiers qui m’avaient interpellé mais devant tous ces traîtres à la mine déconfite qui attendaient en rang leur départ pour le Palais de Justice situé dans la ville, il ne me fut pas possible de les reconnaître avec certitude. Ce fait s’était déroulé il y a plus d’un an, et j’avais vécu d’autres moments tout aussi intenses.
Quelques jours plus tard, j’appris que douze d’entre eux avaient été fusillés sur les remparts de la Citadelle.-
112-am : La Brabançonne
par André MAILLARD, A.R.A. du Réseau Clarence
Soulignons avant tout que pendant l’occupation les allemands interdisaient que l’hymne national belge soit joué ou chanté. Ils en craignaient le symbole unificateur et surtout mobilisateur.
Notons aussi que les étudiants qui voyageaient en train étaient munis d’un abonnement de 3è classe. Il y avait à l’époque 3 classes contre 2 actuellement. Et ces étudiants devaient prendre place obligatoirement dans les voitures qui leur étaient réservées.
Un jour, les étudiants qui occupaient une des voitures de 3è classe de la ligne Charleroi – Namur se mirent à chanter le Brabançonne au moment où le train entrait en gare de Namur au grand dame du jeune garde du train, pro-allemand de surcroît. Il s’empressa de prévenir les allemands de la gare avant même l’arrêt complet du train de telle sorte que les étudiants furent embarqués dans des camions à la sortie de la gare et conduits à la kommandatur située Place Saint-Aubain à Namur dans les bâtiments de l’actuel Gouvernement Provincial.
Pour les punir, les allemands les firent rester dans la cour les bras tendus à l’horizontale sur lesquels ils déposèrent leur serviette. Il est inutile de dire que cette position devint très vite inconfortable. Les étudiants qui détenaient un abonnement de deuxième classe ne furent pas inquiétés.
C’est ainsi que nous avons pu faire rapport de ce que nous avions vu à la direction de l’Institut Saint Aubain. Aussi, dès que Monsieur Brozius, le professeur d’allemand arriva, il fut dépêché à la kommandatur. Il en revint avec tous les étudiants.
Ceci n’est qu’un petit fait comparé aux sévices graves infligés à beaucoup d’opposants mais il montre à suffisance l’intolérance dont l’occupant faisait preuve en permanence.-
Soulignons avant tout que pendant l’occupation les allemands interdisaient que l’hymne national belge soit joué ou chanté. Ils en craignaient le symbole unificateur et surtout mobilisateur.
Notons aussi que les étudiants qui voyageaient en train étaient munis d’un abonnement de 3è classe. Il y avait à l’époque 3 classes contre 2 actuellement. Et ces étudiants devaient prendre place obligatoirement dans les voitures qui leur étaient réservées.
Un jour, les étudiants qui occupaient une des voitures de 3è classe de la ligne Charleroi – Namur se mirent à chanter le Brabançonne au moment où le train entrait en gare de Namur au grand dame du jeune garde du train, pro-allemand de surcroît. Il s’empressa de prévenir les allemands de la gare avant même l’arrêt complet du train de telle sorte que les étudiants furent embarqués dans des camions à la sortie de la gare et conduits à la kommandatur située Place Saint-Aubain à Namur dans les bâtiments de l’actuel Gouvernement Provincial.
Pour les punir, les allemands les firent rester dans la cour les bras tendus à l’horizontale sur lesquels ils déposèrent leur serviette. Il est inutile de dire que cette position devint très vite inconfortable. Les étudiants qui détenaient un abonnement de deuxième classe ne furent pas inquiétés.
C’est ainsi que nous avons pu faire rapport de ce que nous avions vu à la direction de l’Institut Saint Aubain. Aussi, dès que Monsieur Brozius, le professeur d’allemand arriva, il fut dépêché à la kommandatur. Il en revint avec tous les étudiants.
Ceci n’est qu’un petit fait comparé aux sévices graves infligés à beaucoup d’opposants mais il montre à suffisance l’intolérance dont l’occupant faisait preuve en permanence.-
111-am : Qu'est-ce cette Armée de l'Ombre ?
par André Maillard, ARA du Réseau Clarence
Pendant la guerre, quelques 18.000 agents belges travaillèrent en Belgique et à l'étranger aux ordres des Etats Majors Alliés basés à Londres afin d'apporter leur participation à l'effort de guerre et à la libération.
Dans quels domaines travaillaient-ils organisés en de très nombreux réseaux ?
- Le renseignement militaire, économique et politique, le sabotage ;
- L'évasion des personnes désireuses de se battre aux côtés des Alliés ou "brûlées" ;
- Le rapatriement des aviateurs abattus sur les territoires occupés ;
- La propagande pour maintenir le moral de la population : la presse clandestine ;
- La lutte contre l'envoi en Allemagne de produits indispensables à l’occupant ;
- Les liaisons radio codées (transmission des données et reception des ordres ;
- La formation à la guérilla des sections armées (Armée Secrète+Front Indépendance ;
- Les observations météorologiques ;
- … et de très nombreuses autres missions de guerre la comme la Mission Samoyède.
Ces agents avaient des contacts suivis avec l'Etat Major. Ils se traduisaient dès le début de l'occupation par des parachutages la nuit et par des visites dans la zone occupée d’agents spécialement formés en Angleterre. Il y eut même des transferts maritimes.
Il est évident que l'action de ces agents devint vite la bête noire des allemands : la gestapo et la police allemande (malheureusement aussi aidées par des « collabos » sous la solde allemande). Gare aux agents faits prisonniers : torture, voire exécution sommaire ou envoi dans les camps de concentration. Beaucoup moururent pour sauver leur pays.
Libérés des camps à la fin de la guerre et une fois rentrés chez eux, de nombreux agents décédèrent des séquelles des traitements ignobles endurés durant leur captivité.
Savez-vous que sur les 5.111 Agents du Renseignement et de l’Action ayant obtenu un grade militaire, 2.434 le furent à titre posthume ?
Le 30 septembre 1945 fut fondée l'Union des Services de Renseignement et d'Action à laquelle le Roi attribua le statut de Royale Union 50 ans plus tard. Début 2006, l'Union comptait encore 250 membres effectifs et autant de sympathisants. Le nombre de membres effectifs diminuent chaque année, mais le nombre de sympathisants est croissant.
Le rôle de cette Union sans but lucratif est aujourd’hui d'entretenir le Devoir de Mémoire pour que jamais, ces héros ne soient oubliés. Sur internet, vous pouvez consulter la vie actuelle du mouvement : www.rusra-kuiad.blogspot.com (cliquer sur afficher mon profil complet pour découvrir les divers sujets actuellement traités).
Notre devoir de belge, n'est-il pas de permettre à l’association de poursuivre son action en devenant vous-même un sympathisant ?
Pendant la guerre, quelques 18.000 agents belges travaillèrent en Belgique et à l'étranger aux ordres des Etats Majors Alliés basés à Londres afin d'apporter leur participation à l'effort de guerre et à la libération.
Dans quels domaines travaillaient-ils organisés en de très nombreux réseaux ?
- Le renseignement militaire, économique et politique, le sabotage ;
- L'évasion des personnes désireuses de se battre aux côtés des Alliés ou "brûlées" ;
- Le rapatriement des aviateurs abattus sur les territoires occupés ;
- La propagande pour maintenir le moral de la population : la presse clandestine ;
- La lutte contre l'envoi en Allemagne de produits indispensables à l’occupant ;
- Les liaisons radio codées (transmission des données et reception des ordres ;
- La formation à la guérilla des sections armées (Armée Secrète+Front Indépendance ;
- Les observations météorologiques ;
- … et de très nombreuses autres missions de guerre la comme la Mission Samoyède.
Ces agents avaient des contacts suivis avec l'Etat Major. Ils se traduisaient dès le début de l'occupation par des parachutages la nuit et par des visites dans la zone occupée d’agents spécialement formés en Angleterre. Il y eut même des transferts maritimes.
Il est évident que l'action de ces agents devint vite la bête noire des allemands : la gestapo et la police allemande (malheureusement aussi aidées par des « collabos » sous la solde allemande). Gare aux agents faits prisonniers : torture, voire exécution sommaire ou envoi dans les camps de concentration. Beaucoup moururent pour sauver leur pays.
Libérés des camps à la fin de la guerre et une fois rentrés chez eux, de nombreux agents décédèrent des séquelles des traitements ignobles endurés durant leur captivité.
Savez-vous que sur les 5.111 Agents du Renseignement et de l’Action ayant obtenu un grade militaire, 2.434 le furent à titre posthume ?
Le 30 septembre 1945 fut fondée l'Union des Services de Renseignement et d'Action à laquelle le Roi attribua le statut de Royale Union 50 ans plus tard. Début 2006, l'Union comptait encore 250 membres effectifs et autant de sympathisants. Le nombre de membres effectifs diminuent chaque année, mais le nombre de sympathisants est croissant.
Le rôle de cette Union sans but lucratif est aujourd’hui d'entretenir le Devoir de Mémoire pour que jamais, ces héros ne soient oubliés. Sur internet, vous pouvez consulter la vie actuelle du mouvement : www.rusra-kuiad.blogspot.com (cliquer sur afficher mon profil complet pour découvrir les divers sujets actuellement traités).
Notre devoir de belge, n'est-il pas de permettre à l’association de poursuivre son action en devenant vous-même un sympathisant ?
Contacter notre association par mail rusra-kuiad@skynet.be
110-am : La Fête Nationale et le Devoir de Mémoire
André MAILLARD, A R.A. Réseau Clarence
Le discours du 21 juillet 2008 de notre Roi Albert II m’incite à la réflexion. A bon escient, notre Souverain a plaidé pour une compréhension mutuelle de tous les citoyens du Pays. Et pour cela, l’essentiel de son discours s’est axé sur la connaissance des langues, la mobilité et l’échange des Cultures. Ainsi notre Roi envisage-t-il l’avenir de la Belgique, une et indivisible.
Combien de fois pendant les hostilités, les Agents de l’Armée du Renseignement et de l’Action (A.R.A.) qu’ils soient Bruxellois, Flamands, Wallons se sont retrouvés ensemble dans les mêmes geôles soumis aux mêmes sévices et torturés dans les mêmes chambres de la gestapo, internés dans les mêmes camps de concentration, liés au même poteau d’exécution, ou sont décédés après la guerre des suites des séquelles contractées. Combien furent liés par les mêmes liens du sang ?
Je ne citerai qu’un exemple. L’amitié qui unit les Agents du Renseignement et leurs sympathisants qui se retrouvent chaque année tantôt au nord du Pays, tantôt au sud dans un climat de fraternisation qui est né il y a plus de soixante ans, et qui au-delà des échanges culturels proprement dits devraient servir d’exemple à tous ceux qui sont fiers de voir le Drapeau Belge flotter librement dans notre ciel.
Les festivités du 21 juillet qui incitent à se souvenir des événements de 1830 et 1831 ne devraient-elles pas nous rappeler notre Devoir de Mémoire vis-à-vis de ceux qui pendant la dernière guerre ont donné leur vie pour une Belgique libre ?
Or le meilleur moyen pour remplir ce Devoir de Mémoire, n’est-il pas d’adhérer aux associations patriotiques qui s’attachent à perpétuer le souvenir de tous ces héros ? En tant que membre de la Royale Union des Services du Renseignement et de l’Action (R.U.S.R.A.), je ne puis que convier les Agents oubliés ou leur veuve, leurs enfants et petits-enfants, ainsi que tous les sympathisants à rejoindre les rangs de notre association ou de toute autre association de Résistants.
Les internautes trouveront les renseignements souhaités sur le site www.rusra-kuiad.blogspot.com en cliquant sur afficher mon profil complet ou en nous adressant un courriel à rusra-kuiad@skynet.be
Le discours du 21 juillet 2008 de notre Roi Albert II m’incite à la réflexion. A bon escient, notre Souverain a plaidé pour une compréhension mutuelle de tous les citoyens du Pays. Et pour cela, l’essentiel de son discours s’est axé sur la connaissance des langues, la mobilité et l’échange des Cultures. Ainsi notre Roi envisage-t-il l’avenir de la Belgique, une et indivisible.
Combien de fois pendant les hostilités, les Agents de l’Armée du Renseignement et de l’Action (A.R.A.) qu’ils soient Bruxellois, Flamands, Wallons se sont retrouvés ensemble dans les mêmes geôles soumis aux mêmes sévices et torturés dans les mêmes chambres de la gestapo, internés dans les mêmes camps de concentration, liés au même poteau d’exécution, ou sont décédés après la guerre des suites des séquelles contractées. Combien furent liés par les mêmes liens du sang ?
Je ne citerai qu’un exemple. L’amitié qui unit les Agents du Renseignement et leurs sympathisants qui se retrouvent chaque année tantôt au nord du Pays, tantôt au sud dans un climat de fraternisation qui est né il y a plus de soixante ans, et qui au-delà des échanges culturels proprement dits devraient servir d’exemple à tous ceux qui sont fiers de voir le Drapeau Belge flotter librement dans notre ciel.
Les festivités du 21 juillet qui incitent à se souvenir des événements de 1830 et 1831 ne devraient-elles pas nous rappeler notre Devoir de Mémoire vis-à-vis de ceux qui pendant la dernière guerre ont donné leur vie pour une Belgique libre ?
Or le meilleur moyen pour remplir ce Devoir de Mémoire, n’est-il pas d’adhérer aux associations patriotiques qui s’attachent à perpétuer le souvenir de tous ces héros ? En tant que membre de la Royale Union des Services du Renseignement et de l’Action (R.U.S.R.A.), je ne puis que convier les Agents oubliés ou leur veuve, leurs enfants et petits-enfants, ainsi que tous les sympathisants à rejoindre les rangs de notre association ou de toute autre association de Résistants.
Les internautes trouveront les renseignements souhaités sur le site www.rusra-kuiad.blogspot.com en cliquant sur afficher mon profil complet ou en nous adressant un courriel à rusra-kuiad@skynet.be
J’ose espérer que ces quelques réflexions faciliteront autant que l’action culturelle, le rapprochement de tous ceux qui sont attachés à leur Patrie Belgique quelle que soit leur langue.-
109-am : Hiltler et la folie meurtrière
par André MAILLARD, A.R.A. du Réseau Clarence
MISE EN GARDE
Ce document n’a pas la prétention d’être un cours d’histoire. Il n’a pour seul but que de résumer ce que fut Hitler, et d’analyser comment, arrivé au pouvoir, il est devenu l’homme le plus tragique du XXe siècle.
MISE EN GARDE
Ce document n’a pas la prétention d’être un cours d’histoire. Il n’a pour seul but que de résumer ce que fut Hitler, et d’analyser comment, arrivé au pouvoir, il est devenu l’homme le plus tragique du XXe siècle.
LES DÉBUTS
Hitler est né en Autriche le 20 avril 1889. En 1908, il se montre médiocre à l’école primaire. En 1908, il ne réussit pas les épreuves d’entrée à l’Académie des Beaux-Arts. Un peu plus tard, il est exempté de service militaire. C’est dès cette période qu’il devient anti-sémite. Le 2 août 1911, il obtient toutefois son incorporation dans un régiment de réserve bavarois, ce qui l’amène à être actif durant la guerre 1914-1918. Très vite, il acquiert le grade de caporal. Par deux fois, il est blessé et même gazé. Orateur brillant, il adhère au Parti Ouvrier Allemand où il fait la connaissance de Hermann Goering et de Rohm qui seront ses meilleurs appuis, le premier jusqu’en 1945 et le second jusqu’au moment ou il le fera assassiner. En 1921, il est nommé chef de la N.S.D.A.P (Nationalsozialistische Deutsche Arbeitspartei que l’on pourrait traduire par parti national des ouvriers allemands). En 1923, il participe avec ses deux « amis » à un putsch parti d’une brasserie de Munich. Cette action échoue et lui vaut une condamnation à 5 ans de prison. C’est là qu’il commence à écrire Mein Kampf . Il y décrira son vœu de voir tous les juifs d’Europe disparaître. Ce livre sera en quelque sorte une bible pour le peuple allemand (ce livre est encore publié et vendu actuellement dans les pays musulmans dont l’Irak. Aux élections de 1923, il devient chef du parti nazi et il fait la connaissance de Goebels et de Himmler qui resteront à ses côtés, le premier comme ministre de la propagande et le second comme cheville ouvrière des camps de concentration. En 1921, Hitler et Rohm commencent à former les Sturmabteitungen ou S.A. ou sections d’assauts appelées aussi les chemises brunes. En 1923, à la suite de l’échec du putsch, Rohm s’exile en Bolivie d’où Hitler lui demandera en 1930 de revenir pour commander la S.A. mais les prétentions de Rohm vont vite indisposer Goering et Heinrich qui organisent son élimination et le 2 juillet, Théodore Eicke (le futur commandant du camps de concentration de Dachau) l’abat d’un coup de révolver. En 1933,le général Kurt von Scheicher, membre de l’entourage du président de l’Allemagne, convient celui-ci d’écarter Von Papen, candidat préféré pour la chancellerie du Reich et de nommer Hitler chancelier de l’Etat. C’est dès ce moment que le fuehrer commencera son œuvre destructrice.
UN FUEHER MEURTIER
Dès son arrivée au pouvoir, Hitler obtient l’adhésion d’une grande majorité des allemands qui voient en lui la personne qui va relever l’Allemagne. Le chômage touche une grande partie de la population, les caisses de l’Etat sont vides à cause des milliards versés en dommages de guerre aux pays agressés en 1914-18. L’inflation est galopante et les allemands sont humiliés par le traité de Versailles conclu à Compiègne (France ) en 1919. Ce traité enlève des territoires à la nation allemande, démilitarise l’armée et, la condamne à payer des dommages de guerre qui la ruinent. Mais, tout en redressant la situation de son pays, notamment en réalisant de grands travaux et en spoliant les juifs de leurs biens. Hitler continue sa volonté d’anéantissement du judaïsme. En 1930 il se rend à Jérusalem où il rencontre le Grand Mufti toujours avec ses intentions anti-juives qui sont aussi celles de son interlocuteur. Mais Hitler n’abandonne pas pour autant sa haine du communisme et le 27 février 1933, alors que le Reichstag (Parlement Allemand) brûle, Hitler accuse un communiste neerlandais du nom de Marinus van der Lubbe d’en être l’auteur et fait arrêter en même temps 4000 communistes. Le 7 juin 1933, il signe le pacte de ROME. Le 2 août 1934, le président HILDENBURG meurt et Hitler cumule les fonctions de président et de chancelier du Reich. Dès ce moment, il a tous les pouvoirs. Le 30 juin 1934, il lance la nuit des longs couteaux durant laquelle Kurt van Schleicher (soutien de Hitler pour la chancellerie) est assassiné tandis que de nombreux opposants politiques sont aussi passés par les armes ou transférés dans des camps de concentration. Puis les événements vont se suivre à une vitesse accélérée. Le 16 mars 1935, il rétablit le service militaire obligatoire. Le 7 mars 1936, il récupère la Rhénanie. Le 12 mars 1938, il annexe l’Autriche (Anschluss) puis la Tchécoslovaquie dont il fait un protectorat. Devant les menaces de guerre en septembre 1938, Chamberlain, le Premier Britannique et Daladier, ministre français, se rendent à la chancellerie en vue de rétablir la paix. Ils acceptent l’intégration des Sudètes au Reich. Sitôt après ils signent un pacte de non-agression avec la Russie avec laquelle ils décident de se partager la Pologne. Le 23 août , les troupes allemandes envahissent la Pologne et provoquent ainsi la 2è guerre mondiale. Ayant un pacte de soutien avec la Pologne en cas d’agression, la France déclare dés lors la guerre à l’Allemagne suivie le lendemain de le Grande-Bretagne. Le 10 mai 1940, les troupes allemandes envahissent la Belgique, la Hollande et le Grand-Duché de Luxembourg. C’est la guerre éclair ou Blitzkrieg.
Pendant ce temps, le fuehrer poursuit sa politique d’élimination. Entre 1940 et 1941 il s’applique à ce que la race aryenne soit la plus pure. Il décide de l’élimination des vieillards et des handicapés et plus de 70.000 malades mentaux et handicapés sont éliminés … ce n’est qu’un banc d’essai avant l’élimination des tsiganes et des juifs. Car l’édification des camps de concentration continuent avec Auschwitz, Buchenvald, Birkenau, Ravensbrug, Tréblinka et d’autres encore, la Pologne étant le lieu de prédilection pour l’emplacement de ces camps. Il faut de la place pour y placer les juifs, les homosexuels, les tziganes, et tous les opposés au nazisme comme les résistants des pays occupés, les francs-maçons … Dans ces camps, périrent 6.000.000 de personnes dans des conditions épouvantables sous la houlette des Himmler et Eichmann, dans les expériences du docteur Mengelé, sous les coups et tortures des soldats S.S. (Schutzstaffel ou échelon de protection). Et pendant ce temps, le clergé allemand tolérait l’hitlérisme par crainte du communisme. On notera la réaction en chair de vérité de l’Evêque de Muenster en réaction à l’anéantissement des handicapés, et la révolte à Berlin de femmes allemandes mariées à des juifs arrêtés, après avoir pu jouir d’une liberté relative, et puis re-libérées par les autorités nazies. Le 27 février 1943, les derniers juifs furent arrêtés et déportés. Dès le 6 mars, les déportations en masse s’arrêtèrent. Mais petit à petit la guerre tourne à l’avantage des Alliés, aidés en Europe par des réseaux de résistance de mieux en mieux structurés. Rommel, chef de l’Afrika Korps ou Corps d’Afrique est chassé d’Afrique du Nord. D’autre part, les troupes allemandes arrivées devant Moscou, battent en retraite et sont vaincues à Stalingrad. Dès 1943, les alliés débarquent dans le sud de l’Italie (Salerno). L’Italie se révolte. Mussolini est assassiné par ses propres troupes à Milan le 28 avril 1945. En 1944, les Alliés débarquent sur les plages de Normandie et poursuivent leur conquête vers l’Allemagne. Ils libèrent les camps dont ils découvrent toute l’horreur. Alliés et Russes font leur jonction à Berlin que la grande majorité des dirigeants nazis ont quitté pour se réfugier en Amérique Latine. Des gosses de 16 ans continuent à se battre jusqu à la mort pour rester fidèle à leur Fuehrer, affecté de la maladie de Parkinson, et se terrant dans son bunker avec quelques fidèles, et refusant de capituler sans condition. Il espérait toujours une victoire impossible et destituait ses généraux les uns après les autres. Se croyant trahi, il finira par se suicider avec Eva Braun, la femme qu’il vient d’épouser le 30 avril 1945 tandis que Goebels se suicidait avec sa femme et ses enfants. Non seulement l’Allemagne était vaincue mais elle était aussi en ruines. Rares étaient les familles qui n’avaient pas perdu un des leurs. Dès millions de morts, c’est le prix de la folie d’un homme qui rêvait d’une Allemagne dominant le monde et d’un 3e Reich invincible et éternel ... !?
108-am : Qui sont les ARA
UNE QUESTION QUI NOUS EST SOUVENT POSÉE :
« Qui sont les A.R.A. ou Agents du Renseignement et de l’Action ? »
De plus en plus de jeunes qui visitent les camps de concentration se posent la question : qui sont ces Agents du Renseignement et de l’Action de la guerre 40-45 ?
Ce sont des hommes et des femmes qui se sont mis à la disposition des Alliés pour participer à l’effort de guerre en lui fournissant des renseignements militaires, économiques ou politiques, en aidant des aviateurs abattus à rejoindre leur base d’opération, en établissant des liaisons radios avec les Etats-Majors Alliés, en fournissant des observations météorologiques, en luttant contre la déportation de résistants ou l’expédition de produits et matériels nécessaires à l’effort de guerre de l’Allemagne.
Ils fonctionnaient organisés en réseaux, dans le plus grand secret, agissant comme des taupes pour nuire à l’ennemi.
C’est pourquoi, arrêtés par la gestapo (police allemande) ou dénoncés par des collabos, ils étaient envoyés en camps de concentration s’ils n’étaient pas fusillés avant, voire torturés déjà en Belgique.
Ils bénéficient tous d’une reconnaissance militaire légale.
Les rares agents encore en vie sont regroupés au sein de la Royale Union du Service du Renseignement et de l’Action (asbl fondée en septembre 1945) où ils oeuvrent à perpétuer le Devoir de Mémoire de leurs héros comme les associations juives le font via la Shoa pour leurs victimes de l’Holocauste.
De nombreux ouvrages littéraires détaillent les résultats obtenus grâce à cette armée de l’ombre.
« Qui sont les A.R.A. ou Agents du Renseignement et de l’Action ? »
De plus en plus de jeunes qui visitent les camps de concentration se posent la question : qui sont ces Agents du Renseignement et de l’Action de la guerre 40-45 ?
Ce sont des hommes et des femmes qui se sont mis à la disposition des Alliés pour participer à l’effort de guerre en lui fournissant des renseignements militaires, économiques ou politiques, en aidant des aviateurs abattus à rejoindre leur base d’opération, en établissant des liaisons radios avec les Etats-Majors Alliés, en fournissant des observations météorologiques, en luttant contre la déportation de résistants ou l’expédition de produits et matériels nécessaires à l’effort de guerre de l’Allemagne.
Ils fonctionnaient organisés en réseaux, dans le plus grand secret, agissant comme des taupes pour nuire à l’ennemi.
C’est pourquoi, arrêtés par la gestapo (police allemande) ou dénoncés par des collabos, ils étaient envoyés en camps de concentration s’ils n’étaient pas fusillés avant, voire torturés déjà en Belgique.
Ils bénéficient tous d’une reconnaissance militaire légale.
Les rares agents encore en vie sont regroupés au sein de la Royale Union du Service du Renseignement et de l’Action (asbl fondée en septembre 1945) où ils oeuvrent à perpétuer le Devoir de Mémoire de leurs héros comme les associations juives le font via la Shoa pour leurs victimes de l’Holocauste.
De nombreux ouvrages littéraires détaillent les résultats obtenus grâce à cette armée de l’ombre.
(s) André Maillard, ARA du Réseau Clarence
105-am : Avant de mourir, se comptaient-ils ?
par André MAILLARD, Agent ARA du Réseau Clarence
Dans les conflits qui opposent les Communautés en Belgique, les politiciens font jouer la loi du nombre.
Mais tous ceux qui ont participé à des mouvements de résistance, qui se sont battus, été torturés dans les chambres de la gestapo, qui sont devenus des frères de sang parce que fusillés au même poteau d’exécution, … ceux-là, flamands, wallons, bruxellois ne se sont jamais posés la question !
A-t-on jamais compté combien de francophones, combien de flamands, il fallait pour contribuer à la victoire ?
Et ceux-ci, dont nous venons de faire le Devoir de Mémoire le 11 novembre, embourbés dans les tranchées de la guerre 14-18 n’ont jamais compté à quel nombre de combattants des deux Communautés il fallait s’arrêter pour avoir la primauté du nombre.
Tous ont été BELGES avant tout, aux ordres du même Roi, servant le même Drapeau.
Alors, Mesdames et Messieurs les Belges, songez-y et ne provoquons pas la rupture que les Anciens Combattants jugent scandaleuse.
N’est-il pas indispensable que nous, nous continuions à vivre ensemble dans la paix et la compréhension mutuelle ?
Et pour que le Devoir de Mémoire se perpétue, n’hésitons pas à sacrifier quelques euros pour soutenir comme sympathisant une association patriotique près de chez nous : voilà un geste concret d’engagement personnel bien loin des paroles enflammées indignes.-
Dans les conflits qui opposent les Communautés en Belgique, les politiciens font jouer la loi du nombre.
Mais tous ceux qui ont participé à des mouvements de résistance, qui se sont battus, été torturés dans les chambres de la gestapo, qui sont devenus des frères de sang parce que fusillés au même poteau d’exécution, … ceux-là, flamands, wallons, bruxellois ne se sont jamais posés la question !
A-t-on jamais compté combien de francophones, combien de flamands, il fallait pour contribuer à la victoire ?
Et ceux-ci, dont nous venons de faire le Devoir de Mémoire le 11 novembre, embourbés dans les tranchées de la guerre 14-18 n’ont jamais compté à quel nombre de combattants des deux Communautés il fallait s’arrêter pour avoir la primauté du nombre.
Tous ont été BELGES avant tout, aux ordres du même Roi, servant le même Drapeau.
Alors, Mesdames et Messieurs les Belges, songez-y et ne provoquons pas la rupture que les Anciens Combattants jugent scandaleuse.
N’est-il pas indispensable que nous, nous continuions à vivre ensemble dans la paix et la compréhension mutuelle ?
Et pour que le Devoir de Mémoire se perpétue, n’hésitons pas à sacrifier quelques euros pour soutenir comme sympathisant une association patriotique près de chez nous : voilà un geste concret d’engagement personnel bien loin des paroles enflammées indignes.-
104-am : Comment devient-on résistant ?
par André Maillard, ARA du Réseau Clarence
Qui pourrait écrire qu’il n’est pas redevable au milieu familial dans lequel il est éduqué ? Dés 7 ans, j’étais confié par ma mère à un oncle habitant Ronet et exerçant la fonction de machiniste à l’atelier central des chemins de fer de Salzinnes, un faubourg de Namur.
Quand la guerre éclate, mon oncle s’implique dans la résistance à l’occupant. Ce n’est que lorsque la guerre se termine que j’apprendrai qu’il était actif dans l’Armée Secrète ainsi que dans l’Armée du Renseignement et de l’Action : des sabotages de locomotives dans les ateliers, des ponts paralysés et détruits et des quantités d’informations collectées sur les mouvements ferroviaires.
C’est ainsi que très tôt, j’avais à peine 13 ans, je participe au transport de documents. Je deviens un courrier comme on dit alors. Ma tâche va même être facilitée par l’usage d’un vélo qui me sera confié rien que pour cette mission de courrier.
Je surveille les alentours (je fais le guet) alors que mon oncle s’entretient avec d’autres agents. Je suis aussi mis en observation de la fenêtre du grenier pour observer l’arrivée toujours possible des goniomètres (des véhicules équipés de système de détection des émetteurs radio) alors que mon oncle assiste un pianiste (opérateur radio).
J’accompagne des agents qui me sont inconnus et les conduis à des endroits qui me sont indiqués, sans poser de question. Je suis un éclaireur, j’ouvre la voie et préviens de toute anomalie ou présence de l’ennemi sur notre route. Le silence est la règle d’or de tous les échanges.
Dans le feu de l’action de résistance, je participerai à l’évasion de prisonniers de guerre sauvés d’une mort certaine, ainsi qu’à des agents dénoncés par les collaborateurs ou découverts par l’ennemi en les aidant à fuir vers d’autres cieux plus cléments et en leur rédigeant de fausses cartes d’identité au moyen de matériels reçus d’autres agents.
Il est évident que même si mon oncle ne me parlait jamais de ses activités dans la résistance, j’en étais conscient et ai suivi son exemple. Je ne le questionnais pas : on ne parlait pas de ce qui se faisait. C’était une question innée de survie.
Ma reconnaissance comme Agent du Réseau Clarence à la fin de la guerre alors que je n’avais que 19 ans fût une surprise, mais une grande fierté de voir mon humble participation reconnue. La guerre était finie : une nouvelle vie débutait pleine d’espoir.
J’avais accompli mon Devoir comme mon oncle l’avais accompli. Je tournais la page à présent comme tous les Agents.
Pour moi, la vie continuait : mes études m’attendaient. J’avais la possibilité d’entrer à l’Ecole Royale Militaire, qu’allais-je choisir ?
J’étais devenu un homme libre de mes choix dans un pays libéré de l’envahisseur : je vivais alors que tant de mes camarades avaient disparu.-
Qui pourrait écrire qu’il n’est pas redevable au milieu familial dans lequel il est éduqué ? Dés 7 ans, j’étais confié par ma mère à un oncle habitant Ronet et exerçant la fonction de machiniste à l’atelier central des chemins de fer de Salzinnes, un faubourg de Namur.
Quand la guerre éclate, mon oncle s’implique dans la résistance à l’occupant. Ce n’est que lorsque la guerre se termine que j’apprendrai qu’il était actif dans l’Armée Secrète ainsi que dans l’Armée du Renseignement et de l’Action : des sabotages de locomotives dans les ateliers, des ponts paralysés et détruits et des quantités d’informations collectées sur les mouvements ferroviaires.
C’est ainsi que très tôt, j’avais à peine 13 ans, je participe au transport de documents. Je deviens un courrier comme on dit alors. Ma tâche va même être facilitée par l’usage d’un vélo qui me sera confié rien que pour cette mission de courrier.
Je surveille les alentours (je fais le guet) alors que mon oncle s’entretient avec d’autres agents. Je suis aussi mis en observation de la fenêtre du grenier pour observer l’arrivée toujours possible des goniomètres (des véhicules équipés de système de détection des émetteurs radio) alors que mon oncle assiste un pianiste (opérateur radio).
J’accompagne des agents qui me sont inconnus et les conduis à des endroits qui me sont indiqués, sans poser de question. Je suis un éclaireur, j’ouvre la voie et préviens de toute anomalie ou présence de l’ennemi sur notre route. Le silence est la règle d’or de tous les échanges.
Dans le feu de l’action de résistance, je participerai à l’évasion de prisonniers de guerre sauvés d’une mort certaine, ainsi qu’à des agents dénoncés par les collaborateurs ou découverts par l’ennemi en les aidant à fuir vers d’autres cieux plus cléments et en leur rédigeant de fausses cartes d’identité au moyen de matériels reçus d’autres agents.
Il est évident que même si mon oncle ne me parlait jamais de ses activités dans la résistance, j’en étais conscient et ai suivi son exemple. Je ne le questionnais pas : on ne parlait pas de ce qui se faisait. C’était une question innée de survie.
Ma reconnaissance comme Agent du Réseau Clarence à la fin de la guerre alors que je n’avais que 19 ans fût une surprise, mais une grande fierté de voir mon humble participation reconnue. La guerre était finie : une nouvelle vie débutait pleine d’espoir.
J’avais accompli mon Devoir comme mon oncle l’avais accompli. Je tournais la page à présent comme tous les Agents.
Pour moi, la vie continuait : mes études m’attendaient. J’avais la possibilité d’entrer à l’Ecole Royale Militaire, qu’allais-je choisir ?
J’étais devenu un homme libre de mes choix dans un pays libéré de l’envahisseur : je vivais alors que tant de mes camarades avaient disparu.-
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