lundi 13 décembre 2010

135-mpg : A tout malheur, qqch de bon

EVERY CLOUD HAS A SILVER LINING

A tout malheur, quelque chose de bon !
Souvenir de Georgette Stillatus

Mathilde et Robert Barbieaux, arrêtés le 29 mars 1944, nous sont revenus en mai 1945 !

Au cours de l’après-midi du 29 mars 1944, je me rends chez les amis Mathilde et Robert, une habitude presque journalière.

Coup de sonnette caractéristique … ils savent que c’est moi … La porte s’ouvre. Surprise : un individu au regard dur me demande : « Qui êtes vous ? » - « Moi ? » - « Une amie et collègue de Madame, je viens lui rendre visite. » - Il me laisse rentrer ; je rejoins Mathilde dans la cuisine. Elle n’est pas seule ! Un prêtre l’incite à brûler des papiers dans le poële ; il joue double jeu, le traître !

– Plus tard, j’apprends que c’est ce faux prêtre qui est arrivé à la maison de mes amis, il a sonné : Robert ne s’est pas méfié … et tout de suite après, ce faux prêtre a fait rentrer les deux individus en civil, de la gestapo sans doute.


Un des nos amis, Noé Renaut, chemin faisant vers la maison des Barbieux a vu le manège suspect ; il est resté prudemment derrière la haie du parc communal.

… Dans la cuisine, Mathilde et moi, anxieuses, nous n’échangeons que quelques paroles, des banalités …

J’entends des pas à l’étage : Robert s’y prépare, surveillé par les deux individus.

Robert a-t-il voulu se sauver par le second étage ? Je l’ignore, car là, il a aménagé une trouée dans le mur, derrière un petit meuble. Par là, on accède à la maison voisine, une ruine, unique maison de l’avenue du parc touchée par un obus. En passant par celle-ci, ensuite par le jardin, on arrive à une rue parallèle à l’avenue du parc.

Peu de temps après, Robert descend flanqué des deux traîtres … Mathilde aussi est prête pour partir. Moment poignant ; mais, je ne perd pas mon sang froid et très calmement, je m’adresse au sinistre trio escortant mes amis ; « Puisque Madame et Monsieur partent, pourrais-je leur demander les cléfs de la maison, afin de la surveiller et de l’entretenir ?» Sans trop de réflexion, ils disent « oui » !

… Et plus tard dans l’après-midi avec l’ami Résistant Noé Renaut, nous retournons dans la maison des amis Barbieux. Là, Noé bien renseigné, brûle encore d’autres documents compromettants …

Pendant toute la période de l’absence de nos amis, maman et moi nous entretenons la maison comme la nôtre donnant l’impression aux passants qu’elle est occupée.

C’est ainsi que Robert et Mathilde trouvent une maison propre dés leur retour en mai 1945.

- L’aviateur américain, James Hart, n’est pas un inconnu pour moi. Je l’ai rencontré presque journellement à la soirée, chez mes amis Mathilde et Robert.

- Parler avec quelqu’un dans sa langue a été un réconfort moral pour lui.

- Sa fille Michaele a été ma petite correspondante plus tard.-